Heropanti 2
Heropanti 2

Film de Ahmed Khan (2022)

Des choses gentilles à dire sur ce film :

De Heropanti, Ahmed Khan a repris le meilleur, à savoir Tiger Shroff qu’il venait de diriger dans ses deux films précédents Baaghi 2 et Baaghi 3, le thème musical Whistle Baja qui apparaît toutefois de manière beaucoup plus timide malheureusement, et c’est tout. Heropanti 2 tient plus de pêle-mêle Comme un oiseau sur la branche, Terrain miné ou la saga Mission impossible que de Heropanti... et c’est carrément mieux.

Bablu (Tiger Shroff), le héros de Heropanti était l’ami fidèle, le chevalier blanc, le Roméo Montaigu mais aussi le garant de la bonne morale et du paternalisme, Babloo (Tiger Shroff), le héros de Heropanti 2, c’est, lui, le genre de type qui boirait un bidon d’essence pour pouvoir pisser sur ton feu de camp... oui, Babloo est Forrest Taft, expert en lutte anti-incendie de pétrole incarné par Steven Seagal dans Terrain miné ou en tout cas est présenté comme tel dans une tirade qui ressemble énormément à celle de la banquise et du slip de bain.

À ceci près que Babloo n’est pas le type à qui l’armée fait appel pour entraîner les troupes quand elle monte une opération qui doit pas échouer, mais un pirate informatique de génie repenti devenu vaguement espion (en tout cas il est au service de l’administration et connaît toutes les formes de combat d’ouest en est, d’hier et d’aujourd’hui) qui est contraint de reprendre du service pour empêcher à nouveau son ancien patron, Laila (Nawazuddin Siddiqui), de mettre en action le plan PULSE destiné à siphonner un max de données et un max de roupies aux contribuables indiens... et accessoirement causer l’effondrement économique de l’Inde. Danger traduit en images par des courbes de progression du Nifty 50 si basses qu’elles touchent le sol, des drames, des larmes... les punks à moustaches et à épaulettes ne sont pas loin.

Mais narrativement, c’est un peu plus alambiqué que ça. Les enjeux ne se dessinent que progressivement et les flashbacks sont plus ou moins longs et plus ou moins nombreux. C’est ainsi que le film s’ouvre sur la présentation du quotidien de RJ (Tiger Shroff eh oui), un type tout gentil qui porte des lunettes donc, qui roule à vélo et qui se laisse tabasser par des connauds mi hooligans mi brutes Disney channel à la sortie des night-clubs, lequel quotidien vole en éclat suite à sa rencontre fortuite avec Inaaya (Tara Sutaria) une étoile du jeu vidéo, plus proche de Kim Kardashian que de Shigeru Miyamoto, qui le prend pour son ex, Babloo...

Autant dire que voir RJ défoncer de façon beaucoup trop spectaculaire le mur du salon de sa mère pour récupérer un téléphone et appeler un barbouze pour lui expliquer que sa couverture vient d’être grillée et qu’il lui faut une nouvelle identité a quelque chose de libérateur. Parce qu’à ce moment, on comprend. On comprend que Heropanti 2 ne sera pas la petite bluette qu’était le premier. Y aura un peu de romance quand-même, naturellement, ça fait partie des codes de ce type de production et puis surtout, c’était un gros morceau du classique lequel le film est calqué, Comme un oiseau sur la branche, dans lequel on suivait les tribulations d’un duo improbable composé de celui qui a appris à être dur pour sauver sa peau et de l’hystérique ingénue qui va progressivement redevenir un couple.

Mais bon, de Comme un oiseau sur la branche Ahmed Khan va surtout reprendre la couverture grillée, le traître chez les barbouzes, une fuite en voiture avec les jambes qui dépassent de la fenêtre, la blessures aux fesses, le passage chez la vétérinaire... et y ajouter une valse au milieu des balles, un combat dans un parking souterrain avec des Lamborghini et des Ferrari qui volent dans tous les sens, les échecs géants de Harry Potter ou encore une poursuite en jeep... à l’intérieur d’un train. Une grande foire au n’importe quoi au rythme irrégulier dans laquelle tout les moyens sont bons pour nous tartiner les abdos de Tiger Shroff à même la cornée.

Heropanti 2 ce n’est toutefois pas qu’un héros, même si celui-ci fait voler des moines shaolin par grappes de 20. Non, Heropanti 2 c’est aussi un méchant qui se trouve être donc l’ancien boss de Babloo mais aussi le frère de Inaaya, que Babloo avait d’abord séduite pour pouvoir l’approcher. Et ce méchant, il a un truc bien à lui, à part de donner des petits noms idiots à ses plans sans queue ni tête comme tout méchant qui se respecte. Ce méchant il est prestidigitateur. Dans le public et dans le privé. C’est à dire qu’entre deux shows dans les cabarets, Laila toujours barbouillé de mascara exécute ses sbires inefficaces par mentalisme.

On pourrait y voir une coquetterie du type vazy comment c’est trop stylé un méchant magicien mais non, c’est un choix réfléchi dans la mesure où l’illusion est ce qui va caractériser son activité criminelle : le hacking, les tours de passe-passe numériques, la prestidigitation 2.0.. On l’avait déjà compris avec le personnage d’Inaaya, niveau culture informatique Heropanti 2 oscille entre Gamer et Surf Ninjas : charabia informatique abscons, manip’ impossibles d’un claquement de doigt, juxtaposition temple shaolin/armée de hackers et surtout un tabassage à mort par console interposée, à savoir que chaque coup porté à l’intérieur du jeu offert par le héros à la fille d’un des lieutenants de Laila se répercute, Guieu sait comment, en vrai, sur son père. Je reformule, le héros fait en sorte qu’une gamine s’éclate à tabasser son père.

Moins outrancier qu’un Baaghi 3, notamment en termes de géopolitique et de chars d’assaut, Heropanti 2 reste un monument de n’importe quoi de plus érigé à la gloire de Tiger Shroff qui sans pouvoir espérer entrer dans la catégorie des bons films d’action s’inscrit haut la main dans celle des films qui garantissent les soirées films entre amis réussies.


Je veux jouer au bingo des clichés avec ce film

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Ou sinon, je regarde juste les 87 ingrédients du bingo de ce film parce que c'est trop cool


Personnage > Agissement

À voix haute | Commente tout ce qui se passe autour

Bagarre | Atteint, blesse ou tue un·e allié·e lorsque l’adversaire esquive

Compte jusqu’à trois (ou cinq)

Contre-intuitif | Lance une répartie comique incongrue dans un moment dramatique

Course-poursuite | Défonce volontairement un portail avec son véhicule

Femme qui assome l’agresseur de son allié avec un vase ou une poele à frire

N’importe quoi | Projeté exagérément loin sous l’effet d’un coup de feu... voire d’un simple choc

Passion | Fait preuve de jalousie ou de rivalité féminine

Stylé | Demande un truc en claquant des doigts


Personnage > Caractéristique

Mégalo | Parle de lui à la 3e personne

Super pouvoir | Il/elle sait tout faire


Personnage > Citation

Insulte | « Vous me faites vomir ! »

Rassure | « Fais-moi confiance »

Récrimine | « Hé, mais ça va pas ! »

Se justifie | « Laisse moi t’expliquer ! » / « C’est pas ce que tu crois ! » / « Tu dois me croire, je t’expliquerai »


Personnage > Héros ou héroïne

Bagarre | Répond à une menace ou à une pression par l’enchaînement suivant : bref silence, ricanement surjoué, phrase choc

Caractère | Est pote avec tout le monde

Fibre héroïque | Garde son sang-froid en toutes circonstances

Retourne les paroles du ou de la méchant·e/d’un ou d’une rivale contre lui/elle

Super pouvoir | Pas seulement tout en muscles, il/elle en a aussi dans le crâne (et inversement)

Tension | Son fils, sa fille, sa femme, un·e proche est en danger, entre les mains des méchant·es


Personnage > Interprétation

En fait des caisses

Fait un clin d’œil de connivence lourdement appuyé

Loose | S’évanouit exagérément

Lunettes | Enlève ses lunettes avant de parler


Personnage > Méchant·e

Méchant·e qui entame son intervention en réunion ou lors d’un conseil avant même de rejoindre sa place

Mort | Big boss qui tue un sous-fifre pour sanctionner une erreur/une trahison

S’enfuit à bord | d’un hélicoptère

Tension | Cri de rage ou de dépit

Traître·sse (connu·e de la spectatrice/du spectateur)


Personnage secondaire

Petit·e génie de l’informatique qui réalise une opération complexe en appuyant sur deux touches


Réalisation

Fin | C’est reparti pour un tour

Grammaire | Emploi d’accélérés péchus / Alternance d’accélérés et de ralentis

Grammaire | Passage musical

Grammaire | Ralenti lors d’une chute ou d’un saut dans le vide

Grammaire | Ralentis injustifiés et insupportables

Grammaire | Bullet time

Gros plan/zoom sur le visage d’un personnage (qui crie) tandis qu’un truc lui tombe dessus

Habillage | Placement de produits

Mise en scène | Explication et exécution de plan montrées simultanément

Moment prière (individuel)

Plan rapproché d’un pied qui sort d’une voiture filmé au ras du sol

Technique | Pluie artificielle artificielle

Technique | Travelling circulaire inutile

Tension | Ami·e qui ne répond pas à l’appel de son prénom

Tension | Objet lancé au ralenti

Tension | Plan insistant sur une barre de téléchargement qui progresse (lentement)

Tension | Un poing sort des gravats

Vision subjective | Personnage qui reprend connaissance

Woosh | Mise en scène


Réalisation > Accessoire et compagnie

Arme | Clic au lieu du Bang

Bagarre | Porte/meuble prédécoupé qui vole en éclats

Montage qui met en valeur la réussite/le succès/l’ascension bling bling de personnages

Tension | Compte à rebours


Réalisation > Audio

? | Bruit incongru d’objet

Bruit exagéré | Bruit métallique injustifié

Bruit exagéré | Coup de couteau

Bruit exagéré | Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps

Bruit exagéré | Flingues chargés et chiens armés

Bruitage informatique qui pioupioute accompagnant l’incrustation d’un lieu ou d’une date

Voix off | Pensées/commentaires de personnage

Woosh | mouvement / acrobaties


Réalisation > Surprise !

Faux suspense !

Sous le coup de la surprise | fait tomber sa clope de la bouche ou laisse tomber un objet

Tension | Accueilli·e dans sa propre maison par une vieille connaissance, confortablement installée


Scénario > Blague, gag et quiproquo

Coup dans les couilles (gag)

Reconnaissable à une tache de naissance/un tatouage sur les fesses (gag)

Se fait jeter un verre au visage


Scénario > Contexte spatio-temporel

Cérémonie d’enterrement / de funérailles (-> corriger les films : cimetière)

Cliché touristique

Course-poursuite | Traverse un appartement au grand dam de ses occupant·es

Réception/soirée mondaine


Scénario > Dialogue

À voix haute | Se parle

Phrase-choc


Scénario > Élément

Enlevé·e en pleine rue par un groupe pour être entrer de force dans un van ou une grosse berline


Scénario > Ficelle scénaristique

Ruse | Boisson renversée qui sert de diversion


Scénario > Situation

Agissement | Conversation privée entendue à l’insu des personnes qui parlent

Agissement | Observe son propre enterrement

Situation | Surenchère de carambolages


Thème > N’importe quoi

Bagarre | Les sbires visent toujours comme des quiches

Carton-pâte | Tape aléatoirement sur un clavier d’ordinateur

Scientifiquement non prouvé | Physique des matériaux soumise à rude épreuve


Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

Harcèlement ou agression sexuelle | Culture du viol

Image dégradante | Nunuche

Violence sexuelle | Retient/tire une femme par le bras, contre son gré


Thème > Testostérone

Bagarre | Un seul bras pour les assommer tous

Objectification viriliste | Corps musclé mis en valeur

---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais
IncredulosVultus
7

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Créée

le 11 oct. 2024

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