Oui, je passe de Cassavetes à Chuck Norris, car je suis très éclectique!
Donc, voici sûrement le meilleur rôle de Carlos au cinéma.
Nous y trouvons un personnage humain hanté par le passé, amoureux de sa femme de surcroit et vulnérable.
D'où un certain dénigrement de ce long-métrage, par beaucoup de fans de Norris.
Pour la majorité,ce film n'a aucune qualité car c'est un Chuck movies, et pour les "Norristes", ce sera un film trop lent...
Donc Hero and the Terror se trouve coincé entre ces deux extrêmes.
Je vais donc tenter de réhabiliter ce film pour ce qu'il est, c.a.d une bonne série B policière.
Danny O'Brien est un flic qui mit fin aux agissements du tueur Simon Moon, a.k.a The Terror.
Celui-ci exécute des femmes entre 20 et 40 ans, sans motivation particulière, bien que son psy sorte les banalités habituelles du genre "sa mère a peut-être abusée de lui", sans réellement savoir si c'est le cas, puisque Moon est mutique depuis toujours.
Donc The Terror agit.
Simplement.
Parce que c'est comme ça.
Un être humain a t-il obligatoirement une raison valable pour tuer son prochain? Aucunement !
Depuis cette arrestation sur le fil du rasoir, O'Brien revit encore et encore ce moment, via des mauvais songes récurrents.
Forcément, Moon réussit à s'évader, après avoir scié les barreaux de sa cellule, avec du fil dentaire enduit de colle et de limaille (Frank Morris et les frères Algin se sont bien évadés, en creusant des trous dans les murs et en simulant leurs présences via des fausses têtes en papier mâché et en fabriquant un radeau, tout ça sous haute surveillance dans la prison d'Alcatraz, réputée pour son emplacement "anti-évasion"!!!).
Bref, Moon se fait la belle...
O'Brien est sommé de le retrouver fissa, d'autant plus que de nouvelles victimes se font jour. Le flic -surnommé malgré lui le "Héros", terme qu'il désapprouve grandement- se voit donc dans l'obligation de mettre un terme à tout ça...
Voilà donc Chuck Norris dans un rôle à l'exact opposé de tous ses autres.
Ici, il n'est pas le surhomme qui va tout casser autour de lui, en débitant les punchlines débiles des 80's propres aux héros d'actioners habituels- et casse son "mythe".
Il n'est qu'un homme ordinaire amoureux de sa femme, a ses moments de faiblesse -ses cauchemars et son évanouissement suite à l'imminence de l'accouchement de sa femme- et en prend plein la poire face à un Moon monolithique et massif.
Il fini d'ailleurs le film en boitant et avec un visage marqué...
Ni Schwarzy, Van Damme et Stallone n'avaient pas osés en arriver là, à la même époque!
Alors certes, ce n'est pas du Cassavetes dans les dialogues, il y a bien 2 ou 3 scènes "Norrissiennes" à mort - ce qui est très peu et pas pire que celles des 3 action-heros cités ci-dessus- et ce n'est pas Cameron à la barre.
Mais la réalisation de William Tannen est sobre et fonctionnelle, le scénario a une construction correcte, la musique de David M. Franck est efficace et l'acting n'est pas honteux.
Il y a même une scène très intéressante, lorsque Robinson (le trop tôt disparu Steve James, mort à 41 ans) chargé de surveiller l'ancien Music Hall, passe le temps en faisant un footing dans la salle principale, en écoutant la 25ème Symphonie en G mineur de Mozart tandis qu'en parallèle, la femme d'Obrien est en salle d'accouchement.
La musique s'arrête.
Moon est là.
Robinson tente de la jouer fine mais meurt.
L'image suivante nous montre le bébé O'Brien enfin délivré.
Une naissance pour une mort...
En résumé, un film divertissant, sans prétention et rondement mené, starring Chuck Norris et le tout sous l'égide de la Cannon!
Étonnifant, non?