Héros d'occasion par Alligator
Après avoir découvert ses deux premiers films plutôt pépères dans le rythme, je retrouve ici la trépidante course contre la montre et la respiration saccadée de Sturges. Le film est un boulet de canon incroyable, rares sont les moments qui permettent au héros comme au spectateur de reprendre leur souffle. La machine que met en place le scénairo est implacable et fonctionne à plein régime. Rapide, échevelée.
C'est à peine si l'on a le temps de se rendre compte qu'Eddie Bracken est une erreur de casting. Sa face d'enfant puéril pouvait émouvoir dans les chaumières américaines en pleine guerre, quand les marmots sont au front, mais maintenant l'on ne voit plus qu'un acteur médiocre au jeu morne et plat.
Ella Raines a l'avantage de posséder une belle frimousse. Dommage qu'à l'heure de verser la larmichette, elle étale beaucoup trop les limites de son talent d'actrice.
Sinon quel plaisir immense de retrouver ses bouilles et ses acteurs secondaires, la troupe Sturges au grand complet : Raymond Walburn, excellent, William Demarest, impeccable, Harry Hayden ou Franklin Pangborn et j'en passe qui n'en finissent pas de donner une effervescence jubilatoire à ce film.