HH, Hitler à Hollywood par Rvd-Slmr
C'est l'histoire d'un électron libre qui n'était en fait guère qu'un étron flottant, c'est l'histoire d'un film qui défend le cinéma européen face à l'hégémonie américaine mais qui est tellement raté qu'il fait passer le déclin prétendu du cinéma d'auteur pour une bienfaisance darwinienne. Car plus qu'un très mauvais film, Hitler à Hollywood est avant tout une foirade colossale.
Ici aucune idée ne fonctionne, aucun gag n'est drôle, aucune situation n'est crédible (un comble pour un docu-fiction), je m'efforce pourtant de déblayer ma consternation pour pondre une critique de cette chose.
Déjà il fallait s'en douter, ça ne parle quasiment pas d'Hitler, le racolage s'allie à la stupidité lorsque les initiales du film, HH, sont employées à plusieurs reprises pour différentes significations alors qu'il est désormais largement connu que HH sont les initiales utilisées par les néonazis pour dire « Heil Hitler » (88, tout ça...).
L'égotrip mal ficelé est caractérisé par un procédé, de sous photographe débutant de merde, qui consiste à sursaturer les couleurs des personnages principaux et à laisser le reste terne. En plus d'être inutile, la chose est mal faite et laisse un halo baveux qui souligne la mauvaise qualité d'image qu'elle était en fait sensée cacher.
L'intrigue en elle-même est complètement invraisemblable et ridicule, au point que ce n'est pas qu'on n'arrive pas à y croire mais qu'on n'a même pas envie d'essayer de se laisser prendre à se foutage de gueule arrogant. C'est bien beau de cracher sur l'uniformité quand on reproduit grossièrement les mécanismes hollywoodiens avec l'histoire d'amour et la rupture qui n'ont strictement aucun intérêt et ne sont qu'un cache misère pour tenter de nous faire croire qu'il se passe quelque chose. Oui, la petite Maria est fraiche et ne met pas de soutif et Wim Willaert n'a toujours pas appris à parler français depuis « Quand la Mer Monte...», le film n'est reste pas moins une mauvaise branlette de la part d'un cinéma qui n'a pas compris qu'Hollywood ne sera jamais pour lui un aussi grand ennemi que sa propre nullité.