Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏

Ramzy Bedia a réalisé ce premier film que tout le monde semblait attendre depuis qu'Eric Judor,moitié de son duo comique, avait sorti films ou séries. On comprend qu'endosser la casquette de réalisateur pour Ramzy était comme se mesurer à son pote de scène mine de rien. On a trouvé meilleur fauteuil.
Au niveau du contenu, le film se rapproche de celui où l'actrice Julie Depardieu se vivait invisible aux yeux du monde ( La femme invisible d'Agathe Teyssier). Au niveau de la forme parfois outrancière avec ce costume de hibou, on se sentirait presque dans l'univers de Spike Jonze dans la peau de John Malkovitch. Et s'il y a une certaine incongruité, c'est l'adéquation entre le propos et le costume. Que Ramzy décide que son personnage de Rocky (hommage non caché à Stallone) en mal de visibilité et de reconnaissance sociale utilise un costume de hibou (suite à la présence d'un grand-duc chez lui) pour attirer l'attention aurait été intéressant si son personnage aurait eu des armes plus incisives pour se coltiner avec ceux qui le méprisent allègrement (ses collègues de travail, la fille de l'accueil de son entreprise). C'est ce côté grand rêveur maladroit qui patauge et essaye d'exister sans vraiment comprendre la finalité de ses gestes qui dérange. Ramzy, en adoptant le point de vue d'un personnage qui aurait plus de ressources, aurait emporté le morceau car le spectateur aime plutôt le naïf réactif que le naïf démuni (qu'Albert Dupontel campe à merveille par exemple).
Par contre, l'évolution du personnage de Rocky se fait et il parvient à questionner sa perception du monde et des gens par moments. Je pense que c'est l'essentiel de Hibou de montrer un être qui retrouve des moments de clarté. Soyons honnêtes aussi de dire que le film prête plus sourire qu'à rire car son étrangeté n'est pas non plus au diapason avec une pure drôlerie.
Au final, un premier film qui partait sur de bonnes idées à la base et se perd un peu en route dans ses intentions et dans des costumes et des situations qui desservent l'impact des dialogues. Je pense que Ramzy, avec le temps, parviendra à gagner en lisibilité , dans son style de réalisation. Un réalisateur ne se fera jamais dans son premier film mais sur la longueur. La situation n'est donc pas désespérée.

Specliseur
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Cinéma 2016

Créée

le 6 juil. 2016

Critique lue 985 fois

3 j'aime

Specliseur

Écrit par

Critique lue 985 fois

3

D'autres avis sur Hibou

Hibou
Shania_Wolf
3

Je suis la 17ième critique et personne n'a encore fait de jeu de mot avec "chouette".

C’est non sans douleur que j’attribue à Hibou une note aussi sévère. J’ai, en effet, beaucoup de tendresse pour Ramzy Bédia (ainsi que pour son habituel acolyte Eric Judor), dont l’humour naïf et...

le 6 juil. 2016

14 j'aime

4

Hibou
Meely
4

L'envie d'en voir plus

Trouver ses mots à chaud à la sortie d'une séance est toujours compliqué, mais voilà : je suis surprise. Partie d'un gros à priori parce que je n'aime pas l'humour du réalisateur, le speech de Ramzy...

le 1 juil. 2016

11 j'aime

Hibou
easy2fly
6

Le Hibou fou du chou Panda

La bande-annonce d'Hibou avait attisé ma curiosité, car il faut bien l'admettre, l'idée d'un homme déambulant dans un costume de hibou au sein de notre société sans que cela perturbe les gens, c'est...

le 12 juil. 2016

9 j'aime

2

Du même critique

Eiffel
Specliseur
8

Un biopic alternatif remarquable

Ce qui marque d’entrée dans Eiffel est la qualité des scènes d’époque du côté de Bordeaux où de Paris. Martin Bourboulon effectue une mise en scène épatante où chaque détail compte. Les extérieurs de...

le 13 oct. 2021

40 j'aime

Paddington
Specliseur
7

Un petit ours débonnaire dans un film drôle et optimiste

Je comprends mieux pourquoi nos voisins britanniques ont une affection si particulière pour Paddington.Ce petit ours péruvien et déraciné qui débarque à Londres a déjà un regard naïf mais pas tant...

le 14 déc. 2014

26 j'aime

3

#JeSuisLà
Specliseur
7

La destination plus que le voyage

Jesuislà est un film retors car les vingt premières minutes du film ne vous préparent volontairement pas à ce qui va suivre. En effet, le spectateur a tout juste le temps de se baigner dans la vie de...

le 7 févr. 2020

19 j'aime