Moi qui m'attendais à regarder une série B avec Bob DeNiro, vla ti pas que je tombe sur un film de lesbiche ! Quelle surprise ! Dans les vidéothèque d'art et d'essai, il n'est pas rare qu'une section 'homosexualité' soit présentée. De toute ma vie je ne pense m'y être risqué que deux fois. Et j'ai été déçu, malheureusement. Le fait de traiter d'un thème tabou n'est pas forcément un gage de qualité, au contraire, les auteurs peuvent facilement sombrer dans le misérable, le pompeux ou pire, le non vécu.
"Hide and Seek" est un documentaire qui, on le sent bien, est important pour la réalisatrice. Je m'avance peut-être mais ça ne m'étonnerait pas si elle était gay et féministe. Malheureusement ça ne suffit pas. Découvrir le monde de L m'intéresse, après tout je n'ai connu que très peu d egays, j'en ai donc une image assez stéréotypée. Malheureusement, un sujet seul ne suffit pas à passionner dans un docu. Il faut que les intervenants soient intéressants. Et c'est bien là le problème. Les femmes qui acceptent de répondre aux questions n'ont rien de très palpitant à dire, si ce n'est les à prioris que l'on en a. Sans donner l'impression de conflits. Autre problème, jamais on ne perçoit de conflits dans ce film. Je ne dis pas qu'il fallait tomber dans la facilité de la lesbienne qui vit mal sa condition, non, mais pour qu'un récit fonctionne, il faut du conflit, du conflit et encore du conflit. Ici les intervenantes sont tellement à l'aise qu'elles désamorcent toute tentative de drama. Ajoutons enfin, pour els sauver un peu, que les questions elles-mêmes ne sont pas très creusées.
Il ne reste donc que la fiction. Car la particularité du film, et c'est tout à son honneur, est qu'il mixe en parallèle les interviews et une petite histoire ; cette petite histoire nous raconte le passage à l'âge adulte d'une petite fille, petite fille qui se voit plus comme un garçon que comme une fille. Touchant, surtout que les enfants acteurs sont très bons, mais malheureusment là aussi il ne se passe pas grand chose. Faut dire que si on met toute ces parties fictives bout à bout, on obtient un court métrage de 25 minutes, ce qui est peu pour traîter d'un tel sujet.
Autant dire donc, que Su ne fait que survoler son sujet, que l'effleurer ; c'est superficiel, jamais on a l'impression d'entrer dans ce monde. Non pas qu'il doit être différent de celui des hétérosexuels, et c'est peut-être là le message de la réalisatrice, mais il n'empêche qu'un film propose un univers à part entière, que ce soit le monde agricole, industrielle, ou celui de quelques lesbiennes qui se sentent bien dans leur peau. Le film reste tout de même intéressant par son concept, puis les intervenantes ne sont pas ennuyantes non plus, on apprend des petites choses sur ces femmes, mais peut-être aurait-il mieux valu n'en garder qu'une et approfondir le sujet, établir ainsi son portrait.