Des vaches mortes, une cabane et un plongeon
Un film à la jolie photographie, aux acteurs corrects, mais au rythme très mal calculé. Oh diable, que oui.
On commence avec l'enfance de James, haletante, rythmée. On commence à se dire qu'on aura là un film prenant et inspiré. On se détend peu à peu et on se prend d'affection pour le gamin.
Ensuite vient la rencontre avec Mae, un peu plus "molassonne". Le James a pris 10 ans dans le pif, et on tente de nous faire croire qu'il se débrouille très bien pour subvenir à tous ses besoins dans sa petite cabane, tel Aristote au fond de son jardin. Mais voilà, soyons bien clairs, moi si j'étais une fille d'à peine 20 ans paumée dans la forêt la nuit sous la pluie, jamais j'irais frapper à la porte de ce boui-boui perdu au milieu d'une zone Fukushima-style aux arbres calcinés. La rencontre et les jours qui suivent nous trimballent de clichés en clichés, et vas-y que mademoiselle va se baigner à poil dans le ruisseau, et que lorsqu'elle s'en va à contre-coeur, finalement monsieur la rattrape, gnagna, sans que jamais Mae ne s'interroge sur l'aura d'uranium qui semble émaner de son poto clodo, qui fait crever les arbres autour de lui, et vas-y que monsieur se blesse et que mademoiselle veille sur lui, c'est super, ça rapproche, et c'est tout ce qui compte.
Pour finir, le dernier quart d'heure, on fait ressurgir un personnage secondaire qu'on pensait inutile, avec un acteur aussi convainquant qu'un Mormont vous intimant de le laisser entrer chez vous. Chose qui semble contagieuse, puisque l'acteur principal lui aussi, se met à jouer le sentiment de peur avec autant de rigueur que si l'on le menaçait avec un chorizo. La fin est bâclée, peu convaincante (mention spéciale pour le plongeon ridicule en slow motion, ou quand Bibendum Michelin fait une bombe, c'est très classe aussi). Scène finale: aucune surprise, on s'attendait à ce dénouement dès la première heure finie. Vraiment dommage alors que l'idée de la malédiction est très bonne - mais très mal exploitée.
Tout n'est pas à jeter, loin de là: la belle photographie, la bonne bouille de Rachel Hurd-Wood, l'ambiance plutôt sympa quand même de la partie centrale, la partie de l'enfance de James, etc, mais ce n'est pas le film bouleversant que l'on m'avait annoncé.
Dans le même genre de thématique, le fantastique en moins, je lui préfère de loin Restless.