Le cinéma espagnol est friand de thrillers d'horreur/épouvante et ce Hierro n'y fait pas exception. Ce qui va l'aider à se démarquer légèrement de ses homologues est sa localisation sur l'île la plus sauvage et austère des Îles Canaries : El Hierro. S'installe alors facilement une aura mystérieuse et anxiogène qui rappelle sans mal Shutter Island. María y a perdu son fils lors de la traversée en ferry depuis Gran Canaria, et lorsque les autorités pensent avoir retrouvé son corps six mois plus tard, elle arpente ce rocher entre déni de deuil et désillusion. LA réalisation est assez sommaire, et doit beaucoup à son cadre surréaliste. On a des scènes montées de façon épileptique, dont on se serait passé. Il y a également beaucoup de clichés et prévisibilité pour le genre. Certes, le film a douze ans, mais les jumpscares et orientations plus fantastiques du récit visant à tromper le spectateur ne servent pas l'intrigue. Dans le même ordre d'idée, les locaux sont rendus plus menaçants que nécessaire, simplement pour créer l’oppression telle que ressentie par la jeune femme. Hierro est donc un thriller qui se pense un peu trop malin, mais use tant et plus les ficelles du genre.