Ballard, c'est du lourd. C'est cru, précis, chirurgical et sans filtre. Ça ne rigole pas. Déjà, le bouquin IGH, je n'avais pas réussi à le lire jusqu'au bout pour cause de gros malaise (American Psycho d'Ellis m'avait fait le même effet, mais au moins je l'avais fini,). Et là, le film. Ça demande moins d'effort qu'un bouquin, alors je me suis laissé tenter, devant la télé, un bong à la main. (Ça, c'était la mauvaise idée.)
Le visuel, la musique, la distribution: tout est parfait, selon moi. L'ambiance ballardienne est parfaitement restituée. Sous le coup d'une étrange fascination, je ne peux détacher mes yeux de l'écran. Je sais déjà que je ne vais pas aimer ce qui va suivre, mais je regarde quand même, hypnotisé. Moi, les pétages de câble, les poubelles qui s'entassent, l'entropie et la perte de dignité, ça me rend malade; et avant que les gens commencent à se bouffer entre eux, je change de chaîne, les jambes en compote et le coeur au bord des lèvres. Ça m'a pris plusieurs jours pour m'en remettre!
Je ne sais pas quel était le but du réalisateur, virtuose en effet, mais à l'ampleur du malaise créé chez le spectateur (moi), son film est une totale réussite. J'espère être capable de le revoir en entier un jour!
Seul petit reproche: le rythme, trop lent au début, puis accélérant de façon inexplicable, manque de progressivité au point qu'on perd un peu le fil par moments.