Sans doute victime de l'aura peu glorieuse de Christophe Lambert, Highlander est pour ceux qui ne l'ont pas vu, un nanard vieillot plus connu pour avoir engendré bon nombre de mauvais films et une série TV populaire de moyenne qualité. Pourtant, le film comprend une véritable communauté d'aficionados défendant corps et âme ce petit film original bien ancré dans son époque, les années 80, une période faste pour la Science-Fiction et le Fantastique aux Etats-Unis.


Et malgré son âge, Highlander n'en demeure pas moins une oeuvre singulière d'originalité. Ce n'est peut-être pas un chef-d'oeuvre, surtout face à ses contemporains, et la mise en scène, contrairement au thème du film, ne bénéficie pas d'une plastique à l'épreuve du temps. Mais c'est sans doute ce qui fait la force du film, d'avoir un look incroyablement 80's. Les images du film ressembleraient presque à un clip de Queen de deux heures, tant le découpage est singulier et unique en son genre. Certes, Mulcahy commet des fautes dans sa mise en scène, parfois même de mauvais gout, mais il tente des choses, tant son cinéma provenant tout droit de la culture du clip (Mulcahy a réalisé des clips de fous) est différente de ce qui nous est permit de voir dans les salles obscures. On notera des effets de transitions incroyablement originaux notamment ce mouvement de grue nous transportant du parking du madison square garden à l'écosse médiévale. On sent une véritable faiblesse du réalisateur à diriger ses acteurs, et Christophe Lambert, avec son accent frenchy donne une composition en demie-teinte, entre le "Je Suis à Côté de la Plaque" et "Je Suis Touchant et j'assume!". Heureusement pour lui, on lui a flanqué deux seconds rôles inoubliables, Clancy Brown en bad-guy badass et flippant, mis surtout Sean Connery, qui grâce à ses dix minutes pleines de panache et d'humour aident le film à passé le cap du protagoniste un poil faiblard
Le film, relecture du mythe de la jeunesse éternelle est aussi habile, permettant au personnage principal une véritable évolution, malgré son côté perpétuellement marginal. Les enjeux sont là, de son apprentissage avec Sean Connery jusqu'à son combat pour sa survie dans le New York crasseux des années 80. Le film n'a aucune autre prétention que d'être un divertissement original amenant un mythe éternel de manière intelligente et le traiter avec sérieux.


Alors certes Highlander est un film qui a mal vieilli, ses décors, sa musique (La Moitié: Queen qui joue la paresse contre un Michael Kamen en grande forme), ses plans flingués et ces effets spéciaux plein de câbles et de harnais, mais il n'en demeure pas moins une oeuvre unique et originale comme il est rare d'en voir au cinéma et à laquelle point n'est besoin de lui imputer les ignobles suites ou autres dérivés dont on nous rabat sans cesse les oreilles à sa moindre mention. Et l'originalité dans un film, ça se respecte. Comme quoi, Il ne peut en rester qu'un s'applique bien au Highlander et à aucun autre.

ArthurMonkeyman
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le 1 mars 2013

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