Ha, Highlander... Highlander offensé, Highlander outragé, Highlander violé par le fion, mais Highlander libéré ! Enfin, pas vraiment. Avant d'être cette espèce de franchise qui ose tout - et c'est même à ça qu'on la reconnaît - Highlander, c'était quand même l'histoire d'un écossais - d'où les highlands - qui se découvrait immortel. Depuis, c'est devenu un enchevêtrement de n'importe quoi. La série a tenté de réanimer un peu le bousin, d'y insuffler l'amour des choses bien faites, mais soudainement - et sans que l'on comprenne pourquoi - même la série a décidé de se tourner vers le long-métrage. Le long-métrage qui pique, celui qui n'a pas de moyen, pas d'idée, mais qui y va, marteau en tête. Décidément, le destin des Highlanders est impitoyable et rattrape même les fils prodiges. Du coup, après un désastreux Endgame dont on pensait avec espoir que se serait la end du game suscité, que non, frère, voici "the source", traduit par "le gardien de l'immortalité" dans nos riantes contrées.

Le film démarre et déjà, j'me dis que ça sent pas bon. De toute façon, j'avais lorgné les notes glanées par le film et les commentaires plutôt unanimes. La page de nanarland était un délicat hommage au port'nawak, donc je savais à quoi m'en tenir. D'autant qu'aucun sous-titre n'avait décidé de fonctionner, chacun d'entre eux invariablement se décalant malgré mes efforts. C'est donc en pur anglais que je lançais le film, moi dont le bilinguisme atteint quand même ses limites. Cela dit, comme les personnages racontent énormément de conneries, la barrière de la langue n'a pu qu'en filtrer une partie, le reste m'éclaboussant au visage sans même rappeler. M'enfin, le plot initial : pour la seconde fois, la franchise s'élance dans les vastes étendues du futur. La première fois, c'était quand même bien n'imp. La deuxième... pas mieux. Le futur est donc apocalyptique, mais surtout aux Etats-Unis, apparemment. Les Immortels ont décidé d'un commun accord d'arrêter de se mettre sur la tronche pour retrouver la Source, à l'origine de leur pouvoir, et sauver le monde. Parce qu'il y a un grand alignement des astres, si si, toute la galaxie. Et j'en sais pas plus. Je veux dire, j'ai vu le film, pourtant, mais j'avoue que j'ai toujours pas compris. Enfin...
Autant le dire, que se soit la photographie, les décors ou les situations, personne n'a vraiment mis de sous là-dedans. Mais alors personne. C'est pas pour rien que 95% de l'action se passe en forêt, m'enfin... C'est pas Adrian Paul qui a dû mettre un kopeck, étant donné qu'il fait le strict minimum pour jouer son personnage. Ce n'est pas le seul, en fait, mais bon. Mais allons-y par strate. D'abord, parlons du méchant. Le fameux Gardien de l'Immortalité du titre, un être hautement WTF, qui a dû être en grande partie laissé à la discrétion de son interprète totalement shooté au monoxyde de carbone. Ca donne un personnage en roue libre permanente, qui passe son temps à vanner les autres personnages en les imitant, qui pousse des rires déments, jouit d'effets spéciaux totalement dépassés et en prime, se permet des vannes du genre trop trop méta. Par exemple, fredonner "Who wants to live forever" en traquant un des protagonistes. Non mais... Non, en fait, c'est du n'importe quoi. D'autant que le personnage en question est présenté comme overpowerfull. C'est bien. D'autant qu'il intervient un peu quand il veut, vient buter un p'tit perso par-ci, un p'tit perso par-là. Mais il ne bute jamais plus d'un perso, faudrait pas s'fouler. Pis surtout pas le personnage central, faudrait pas non plus que le film s'interrompe trop tôt. Vous n'avez pas souffert assez. Et pourquoi, d'ailleurs ? On sait pas. D'ailleurs, pourquoi la meuf sait où se trouve la Source ? On sait pas.
D'ailleurs, cette meuf, vous savez qui c'est ? C'EST ENCORE UN PUTAIN D'AMOUR PASSÉ ! Les McLeod, leur super-pouvoir, c'est de se trouver des meufs absolument partout, en se jurant les grands dieux qu'on ne les y reprendra plus et hop, se retaper un grand coup du numéro des coeurs brisés. Putain d'immortels volages, j'vous le dis. Donc voilà, on comprend, dès le début, que Duncan passe ses nuits à stalker son ex, pour attendre qu'elle se fasse enfin agresser, histoire de la sauver et de tenter le coup de la deuxième chance. Sérieusement. Rien de glauque. D'autant qu'au final, sans surprise, il la récupère (après tout, hein) et ne trouve rien de mieux que de se l'envoyer vite fait dans les bois, un p'tit coup rapide. Parce qu'un McLeod, ça aime les endroits incongrus.
Enfin, un petit mot sur le combat final, absolument abominable, servi par des effets spéciaux inutiles, des idées franchement ridicules et des gens qui font la toupie. Tout le monde fait soudainement la toupie. Sans qu'on sache trop pourquoi. Alors autant le méchant nous a habitué à faire absolument tout ce qui lui passait par la tête, autant Duncan et sa nana, là, j'avoue que je ne comprends pas. On essaie de nous faire comprendre que l'heure est grave, que tout va être détruit, rien ne tombe, tout le monde tournicote. Le méchant meurt. Le monde est sauvé. Mais putain, c'est quoi cette Source alors ? Va te faire foutre. T'as rien compris. C'est le mystère. L'homme. 2001. Le monolithe. L'espace. Générique.

Le comble du raffinement, c'est quand même que ce maudit film se permet de ne pas répondre aux interrogations qu'il suscitait initialement. Ha, vous veniez savoir ce qui était à l'origine de l'immortalité ? La raison pour laquelle ils parcourent la Terre ? LOL parski son trofor. Impitoyable film, d'une stupidité rarement atteinte, avec un Adrian Paul qui s'était juré qu'on ne l'y reprendrait plus et semble être épuisé de s'y être laissé reprendre et un casting à l'avenant - pour un nanar. Du top niveau en matière de n'importe quoi, servi avec sérieux et bonne volonté.
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le 17 déc. 2014

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