Oeuvre schizophrène en vue, à regarder en ne se renseignant qu'au minimum sur son intrigue, évitez tout trailer, celui qui est sur Youtube en dit déjà beaucoup trop.
Parti sur les bases d'un triangle amoureux (ou un rectangle ?) digne du drama le plus cucul qui soit, Hime-anole glisse sans prévenir dans un registre bien différent. Et son titre qui n'apparaît à l'écran qu'à un certain stade du long métrage est significatif.
Le changement d'atmosphère en plein déroulement fait un certain bien, d'autant qu'il est plutôt bien amené: tous les indices qui dérangent sont distillés dès le début, et enfin de compte, quand survient le twist, on est surpris, mais on se dit qu'on s'y attendait un peu aussi. L'humour noir omniprésent durant sa première moitié, s'il n'invente rien, apporte quelques idées bien hilarantes (la tronçonneuse).
L'oeuvre n'a d'ailleurs pas un visage double qu'au niveau narratif et scénaristique. A partir d'une certaine scène où le film perd littéralement son innocence, les plans de caméra jusque-là souvent banals, adoptent une toute autre approche. La scène en question présente un montage parallèle entre plaisir charnel et mise à mort très graphique.
En musique, ça me fait penser à ce que pratique le groupe Maximum The Hormone, un croisement souvent inattendu de punk hardcore, de j-pop et de de metal extrême.
Ceux qui ont vu l'excellent Audition comprendront rapidement à quoi ils peuvent s'attendre avec Hime-anole. Mais ils peuvent se dire qu'ici la rupture de ton est encore plus radicale. A réserver aux cinéphiles curieux, ouverts d'esprit, et disposés à être surpris.