Histoire de fantômes japonais par anthonyplu
[i]Iemon, samurai ambitieux et impulsif assassine le père de sa fiancée qui refusait leur mariage. Influencé par un ami sans scrupule, son arrivisme le pousse à envisager de tuer son épouse[/i].
Une histoire ultra-classique du cinéma japonais qui a produit par dizaine des films sur ce scénario. Dans son cycle Japan-Horror, la MCJP n'en diffuse pas moins de 4 ! :o
Je n'ai pas encore vu les autres, mais celle-ci est vraiment excellente. Dès trois films de Nakagawa que j'ai vu, c'est même clairement le meilleur, loin devant "l'enfer" et "les fantômes du Marais Kazane" qui, en dehors de leurs ouvertures et de leurs conclusions, demeurent très plats et ennuyeux.
Avec ici 75 minutes, Nakagawa va directement à l'essentiel et ne s'égare pas trop en cours de route. Ca va peut-être même un peu trop vite car durant les 20 premières minutes, je n'ai pas trop compris qui était qui. Du coup, l'intérêt n'a pas le temps de redescendre et quand on pense que l'histoire va faire du sur-place, elle passe à la vitesse supérieur avec le fameux assassinat qui va venir hanté Ieomon.
La mise en scène durant cette première heure était des plus efficace avec une mise en scène à la fois élégante, très fluide et parfois même virtuose. Certains scènes sont des plan-séquences assez complexes (le double meurtre qui ouvre le film, le plan qui suit le masseur rentré dans une maison, traversé plusieurs pièces, monter un étage pour se poser dans une chambre où se trouve Iemon). Assez influencé par le théâtre, on ne peut pas dire que le rythme soit forcément nerveux mais cette mise en scène entretient une tension.
Une tension qui explosera dans les 15 dernières minutes qui sont extraordinaires. D'une invention permanente avec des idées graphiques impressionnantes et une photographie aux couleurs saturés à la Bava (mais avant Bava), c'est un quart d'heure anthologique qui pousse toujours plus loin l'imagination pour traduire la folie qui s'empare du héros (ce ralenti où une victime tombe dans la chambre qui s'est transformé en marais :shock: ).
Entre obscurité quasi-total, jeu de couleurs primaires, apparitions soudaines, mouvements de caméra rapides, maquillage, décors artificiels ou astuce de montage, c'est un grand moment de cinéma qui n'a pas vieilli et qui parvient à distiller ce petit sentiment de malaise et d'angoisse qui donnerait presque la chaire de poule à quelques reprises.
Vraiment la grande classe.