-Revisionnage de ce film d'auteur de Sera. J'avais plutôt aimé la 1ère fois, j'ai encore plus aimé cette fois : C'est un film pédant. Mais, intelligent bordel, intelligent ! Un des ces très, très, trèèès, rares films à être bon en étant pédant quand même : C'est parce qu'il se contredit beaucoup, et, à chaque instant, tout ce pédantisme est contre-balancé par la respiration des plans, le cui cui des oiseaux, par la beauté de la nature et de la "noblesse monarchique", surtout par le souci du détail du cinéaste dans sa direction d'acteurs, je dirais même, par la préciosité du cinéaste dans sa direction d'acteurs, qui est charmante, et même par le souci accordé au bruitage-son, où en entend très bien toutes les nuances de son quand Casanova mâche des grains de grenadine ou un biscuit, ou boit du vin, ou le roulement du fleuve... Tout ceci crée un décalage tout à fait intéressant, et des moments de grâces, ce qui est très drôle pour un film sensé être "contre la grâce", mais qui pourtant contient des moments mystiques. Du reste, le film semble confirmer cette approche théorique qui stipulerait que pour réussir un film d'auteur sérieux il faut absolument le situer dans un passé éloigné, et ce afin d'amortir le choc esthétique et de permettre au spectateur de glisser dans le film quand même : Car voilà un film qui demande un effort, oui, MAIS un effort léger, sans angoisser son pauvre spectateur, ce n'est pas étouffant, d'ailleurs, Casanova dans le film le dit lui-même :
"Je ne crois pas à la violence. La violence ne peut pas être plus qu'un geste final, un simple coup contre l'hésitation, nécessairement." En ce sens, le film a quelque chose de Voltaire (qui est cité d'ailleurs), une violence oui, mais une violence minimale, une violence suspendue, une violence théorique, ce qui est une contradiction que je trouve riche en développements internes, et le film développe ça pas trop mal.
-Le contraire de ce film : Malmkrog, de C.Pui. C'est exactement la même chose mais en complètement raté, on peut s'amuser à comparer les deux "pièce par pièce"; ou La mort de Louis XIV du même Serra aussi est le contraire de ce film.
-Je ne comprends pas la petite scène pré-générique, qui ne dure que 6 minutes certes, mais qui est bête, et qui surtout pourrait faire faussement croire à un vilain film et induire le spectateur en erreur.