There's a fat man waiting in the sky
Je suis une petite salope de spectateur. Il en faut peu pour me séduire et encore moins pour que je ressorte satisfait de l’endroit sombre et sale dans lequel on m’a attiré. Hitchcock a su user des stratagèmes les plus bas pour me donner du plaisir.
Ce film de Sacha Gervasi est attendu, j’irais même jusqu’à dire convenu. La genèse du film Psychose (1960) ainsi que le contexte sentimental dans lequel est plongé Alfred Hitchcock est raconté sur un ton « cocasse », une sorte d’humour noir rappelant vaguement celui d’Hitchcock lui-même dans les prologues de sa série Alfred Hitchcock présente mêlé à des clins d’œil bien gras à la filmographie dudit réalisateur. Entre l’apparition inopinée de moult oiseaux et le générique de fin dont la musique est la célèbre Marche funèbre pour une marionnette de Charles Gounod, on est servis. C’est terriblement facile, mais assez agréable.
Cette ambiance assez légère se trouve mêlée au plaisir des acteurs à rejouer des scènes célèbres. Anthony Hopkins a l’air d’un gamin qui se retient de jubiler derrière la prothèse de son ventre (ce n’est pas un reproche). Même Danny Elfman a du apprécier son travail, pour une fois que Tim Burton l’a laissé sortir de sa cave.
Le film n’est pas exempt de défauts, bien loin de là. Les petites scènes mettant en relation Ed Gein et Hitchcock semblent horriblement forcées. La croupe de Scarlett Johansson joue bien mieux que son visage. Quant à l’intrigue « sentimentale » concernant Alma, la femme d’Hitchcock, elle semble bien fade.
Mais que voulez vous, j’ai quand même apprécié. L’ambiance est légère, avec un peu d’humour, on dirait que l’équipe a pris du plaisir à faire ce film. Il m’en faut peu encore une fois.
Hitchcock m’a retourné le slip une ou deux fois dans une allée humide derrière un immeuble, ce n’était pas du grand art, c’était facile mais je ne regrette pas de lui avoir donné 8€ en remerciement.