Les obsessions d'un gloitre.
Ce qui est bien avec les biopics c'est que même s'ils sentent le sapin en fin de vie, la curiosité nous poussent souvent à nous y attarder et surtout, ils donnent envie de se replonger dans l'oeuvre de la personnalité illustrée. Cette évocation du tournage chaotique du séminal "Psychose" ne déroge pas à la règle malgré sa qualité toute relative.
S'ouvrant et se refermant sur une présentation de Sir Alfred version Hopkins (belle idée, surtout le clin d'oeil final), "Hitchcock" peine à susciter un véritable intérêt, semblant comme figé dans la naphtaline malgré une volonté évidente de mettre en lumière la part sombre du papa des "Oiseaux. Malheureusement, si certains éléments sont intéressants (l'apport indéniable d'Alma à la réussite de son époux), la majorité des thèmes abordés sont scandaleusement survolés, à peine effleurés, à l'image du caractère obsessionnelle de Hitch ou de ses rapports manipulateurs avec les comédiennes.
Correctement mis en scène mais sans génie particulier, "Hitchcock" n'est même pas sauvé par son casting, séduisant sur le papier mais franchement bancal à l'écran. Si Helen Mirren sauve les meubles, Anthony Hopkins semble être finalement un mauvais choix, ne correspondant pas du tout au rôle et prisonnier d'un cabotinage malvenu et d'un maquillage outrancier. Quant au reste, qu'il s'agisse de Scarlett Joahnsson (à croquer), de Toni Collette, de James D'arcy ou de Danny Houston, leurs rôles sont bien trop schématiques et accessoires pour retenir l'attention.
Beau pétard mouillé que ce passage de la vie d'un des plus grands cinéastes, biopic qui se laisse regarder mais qui n'apporte strictement rien à la légende. Autant se plonger dans les nombreux livres et documentaires fait sur le sujet.