Sacha Gervasi signe son premier film avec un biopic sur le maître du suspense en pleine création de son projet le plus fameux : Psychose. Il y a de quoi être déçu car si le film s'intéresse surtout au couple Hitchcock-Alma Reville, on y découvre pas grand chose de ce que n'importe qui pouvait savoir. Effectivement, la femme d'Hitchcock était une très grande scénariste qui oeuvrait dans l'ombre, et Hitchcock avec ses fantasmes sur les blondes a mis en péril son couple à un moment de sa carrière où ce n'était pas vraiment le bienvenue. Quoi qu'il en soit tous les éléments pour faire une "dramedy" à l'américaine sont là et pèsent sur le film. La relation du couple n'est pas si mise en avant alors qu'elle est le fil rouge du film et passe du coup presque inaperçue. Alma Reville est montrée comme une sainte qui cèdent aux péchés, le tout sans gravité (achat de nouveaux maillot de bain, relation ambiguë avec un auteur qui lui brisera le coeur alors qu'elle nie avoir toute relation avec lui...) Les fantasmes d'Hitchcok sur les femmes sont entre-mêlées avec ses hallucinations de tueur en série, le faisant ainsi passé pour un pervers. et Anthony Hopkins qu'on se faisait une joie de retrouver à l'écran n'est pas bien mis en scène, son jeu d'acteur est incohérent à cause des différentes mimiques qui s'enchaînent sans se ressembler, et de son maquillage-prothèse qui le rende complètement pathétique. Du coup on peine vraiment à trouver un rien de sympathie pour ce personnage qui nous apparaît comme un enfant gâté en plein caprice tout au long du film et nous ennui plutôt que de nous amuser. Hitchcock n'étant pas le seul biopic sur nos écrans en ce moment, il est peu être préférable de passer son chemin et d'aller en voir un autre...