17 ans à attendre que déboule cette suite tardive à Hitcher qui nous aura donc fait le coup de la panne. Robert Harmon occupait par la production de Highwaymen aura préféré céder le volant à son compère Louis Morneau, autre artisan de la série B (Retroaction, Carnosaur 2, La Nuit des chauves souris) qui y a vu l’occasion de reprendre cette voie balisée pour reproduire peu ou prou le même itinéraire en jouant du trauma original de Jim Hasley, incapable de tourner la page et désormais sujet aux syndromes post-traumatiques. L’introduction va donc dans ce sens, en faisant de son héros un tueur policier qui va partir en pèlerinage avec sa femme pour tenter d’exorciser ce vieux démon à la rancune tenace. Mais peu à peu, des visions et flash-back vont l'assaillir de toute part et amorcer un nouveau cauchemar avec un auto-stoppeur psychotique qui va tenter d’entraver sa route avec fusillades et embardées routières en prime. Conscient de l’héritage laissé par son aîné, le réalisateur tente d’insuffler une atmosphère mortifère sur ces routes peu fréquentés du sud des Etats-Unis, où ne subsiste que quelques carcasses de voiture. Pour se faire, George Mooradian inonde ses paysages crépusculaires de filtre sépia et de contrastes monochromatique afin d’altérer son environnement désertique qui nous apparaît tel un purgatoire d’âme damnées.


Mais alors que Hitcher tentait d’aborder la voie de l’allégorie en faisant de sa nemesis un spectre omnipotent qui n’était visible que pour Jim et qui laissait supposer que ce dernier était peut-être atteint d’une schizophrénie meurtrière, cette séquelle fait le pari audacieux de bifurquer au tiers du parcours. Dès lors, il n’est plus question de sonder la santé mental vacillante du conducteur mais bien de revenir sur le sentier balisé d’une traque entre un homme et une femme où l’efficacité des séquences prime sur tout le reste. Malheureusement, les promesses ne tiendront pas longtemps la route face au faible rapport de force orchestrés entre Kari Whurer et Jake Busey et ne sauraient égaler l’alchimie autrefois établit entre C. Thomas Howell et Rutger Hauer et ce malgré quelques échanges à mains armés et une confrontation musclée entre un semi-remorque et un avion. Sur le papier, cette cascade digne de La Mort aux trousses avait largement de quoi emballer le public acquis à la cause du thriller routier, mais la faiblesse de son exécution, et sa mise en scène un brin scolaire ne permet jamais de susciter le moindre sentiment de suspense ou de folie, surtout face à ce périple qui s’apparente d’avantage à un mirage du passé. Dans un voyage ce n'est pas la destination qui compte mais toujours le chemin parcouru, et les détours mortels surtout.


À ce que l’on dit, c’est le voyage qui compte, pas la destination, et les détours mortels surtout... Alors si toi aussi tu aimes bouffer de l'asphalte au sens propre comme au figuré, rend toi sur L’Écran Barge. Tu y trouveras quantité de sérial-autostoppeurs et de chauffards frustrés.

Le-Roy-du-Bis
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le 18 sept. 2024

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