Aujourd'hui jeudi de l'ascension, c'est après-midi nanar entre potes. Pendant que la planète cinéphile se rue dans les salles pour assister à l'apocalypse selon Saint George Miller (moi je dois attendre samedi soir, punaise !), mon ami et moi décidons enfin de nous atteler au visionnage du Graal parmi les Graal, de cet obscur objet du désir facilement trouvable sur le Net (en VF obligatoire !!!), j'ai nommé l'inclassable Hitman: Le Cobra.
Inracontable, improbable, dénué du moindre soupçon de logique, Hitman: Le Cobra va bien au-delà de tout jugement, de toute analyse, de toute critique. Impossible à aborder d'une quelconque façon, valant aussi bien la note minimale que la maximale, Hitman: Le Cobra a cessé d'exister en tant que simple film depuis longtemps, pour atteindre une nouvelle forme de vie, un nouveau stade de conscience.
Attribué à Godfrey Ho alors que ce dernier n'en a tourné que dix minutes, incorporant tant bien que mal les tribulations du bien nommé Phillip à une sombre histoire de révolte contre l'envahisseur japonais appartenant à un obscur long-métrage philippin, Hitman: Le Cobra est souvent classé dans la catégorie des nanars cosmiques. Mais le définir en tant que tel irait à l'encontre de sa nature même, impalpable. Car Hitman: Le Cobra ne peut être défini. Il n'a pas d'identité propre, pas de revendication. Il n'a tout simplement ni queue ni tête.
Transcendant totalement la simple notion de valeur, de qualité, de notation, Hitman: Le Cobra est l'évanescence même, ce moment fugace suivant le réveil, cet instant précieux où l'on se souvient encore d'avoir rêvé. Bourré de faux-raccords, de plagiats musicaux, de choucroutes et de moustaches improbables, de philippins bovins et d'occidentaux sortis tout droit d'un porno gonzo, Hitman: Le Cobra est aussi épique et interminable que la bite à Dudule.
Vous aurez beau faire la sainte nitouche, vous n'y échapperez pas. Hitman: Le Cobra va vous trouver, vous prendre, vous cueillir, vous défoncez la glotte et la rondelle d'un même orteil. Et vous en redemanderez encore, jusqu'à plus soif, bande d'enculés. Car Hitman: Le Cobra est l'alpha et l'omega. Hitman: Le cobra est partout et dans toute chose. Tenez-le vous pour dit.