Modèle du film de sabre japonais intelligent, "le Châtiment" nous propose une relecture très 70's (soit sous influence leonienne, et non dénué d'ambitions politiques et symboliques) de l'époque de la lutte entre empereur et shogun et de la déchéance des samouraïs, qui a nourri le cinéma classique d'un Kurosawa (référence évidente pour ceux qui, comme moi, ne sont pas des spécialistes du cinéma japonais !). Régulièrement fascinant dans sa peinture sans concession de la chute d'un "chien" criminel qui découvre son humanité à travers l'inhumanité même de son "maître", "le Châtiment" regorge de moments forts, entre des combats d'une réjouissance brutalité et une trivialité permanente "opératisée" à la manière Leone, donc. Il ne manque finalement pour que le film soit véritablement un chef d’œuvre que cette infime part d'âme que lui apporterait un grand acteur (on rêve d'un Toshiro Mifune ou d'un Kitano dans le rôle principal), à moins qu'il ne s'agisse tout simplement d'une goutte de génie que son réalisateur n'a pas. [Critique écrite en 2008]

EricDebarnot
6
Écrit par

Créée

le 14 avr. 2015

Critique lue 405 fois

2 j'aime

Eric BBYoda

Écrit par

Critique lue 405 fois

2

D'autres avis sur Hitokiri, le châtiment

Hitokiri, le châtiment
nihoneiga
10

Critique de Hitokiri, le châtiment par nihoneiga

Hitokiri est le sommet de l'édifice filmographique de GOSHA Hideo. Un monument rageur et sensitif qui finit de détruire à jamais le mythe du samouraï tel que les jidai geki d'antan s'évertuaient à le...

le 28 mars 2011

16 j'aime

2

Hitokiri, le châtiment
BaNDiNi
9

Critique de Hitokiri, le châtiment par BaNDiNi

Un magnifique film de sabre interprété par deux acteurs aux charismes hallucinants (l'immense Shintaro Katsu et le "toujours fiévreux" Tatsuya Nakadaï), brillamment écrit et mise en scène par Hidéo...

le 10 mars 2011

5 j'aime

Hitokiri, le châtiment
Morrinson
7

Servitude aveugle d'un ronin bourrin

Hitokiri est une grosse gourmandise offerte par Hideo Gosha dans le registre du chanbara iconoclaste, pas nécessairement de la trempe des Trois Samouraïs hors-la-loi ou Le Sabre de la bête pour...

le 12 mars 2024

3 j'aime

Du même critique

Les Misérables
EricDebarnot
7

Lâcheté et mensonges

Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...

le 29 nov. 2019

205 j'aime

152

1917
EricDebarnot
5

Le travelling de Kapo (slight return), et autres considérations...

Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...

le 15 janv. 2020

191 j'aime

115

Je veux juste en finir
EricDebarnot
9

Scènes de la Vie Familiale

Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...

le 15 sept. 2020

190 j'aime

25