Hokuto No Ken 1 - L’Ère de Raoh par Ninesisters
Je suis allé au cinéma sans rien connaître (ou presque) d'Hokuto no Ken, n'en ayant pas lu le manga, ni vu l'adaptation télévisée. Et je le dis d'emblée : cela ne gêne en rien la compréhension de l'univers, des personnages, et de l'histoire.
La première chose qui surprend en voyant ce film, c'est le casting : Shingo Araki et Tsukasa Hojo au chara design, Kajuira Yuki à la musique... Je ne connaissais pas les comédiens de doublage français, mais ils font du beau boulot ; arriver à dire aussi facilement et rapidement les noms des techniques, c'est impressionnant. D'un point de vue purement visuel, ce film est réussi, à un détail près : les rares intrusions de techniques 3D sont ratées. La musique est excellente, et correspond bien aux diverses situations.
Seulement, ce n'est pas ce qui sauve ce long-métrage au final. Je ne connais pas l'oeuvre d'origine, mais j'ai trouvé à celle-ci un gros défaut : c'est ridicule. Attention, je ne parle pas des super attaques de la mort qui tue et des cerveaux qui explosent ; non seulement je m'y attendais, mais j'en voulais ! Le problème se situe ailleurs, et possède deux incarnations. La première, c'est la stylisation : le coup de la lumière qui tombe juste sur le personnage qui vient de mourir, ou autres détails du même genre, je trouve cela plus pitoyable qu'autre chose. Mais cela n'est qu'un insignifiant détail par rapport à l'autre source de ridicule. En fait, cette source de ridicule elle-même est le fait de deux personnages. Le premier, c'est le gros boss de fin de base, le genre de mec à peine mégalo qui se fait construire un monument à sa gloire par des gamins et uniquement des gamins ; il énerve bien tout le monde, tyrannise des peuples et autres banalités d'usage, et à la fin, il nous sort : "si j'ai fait tout ça, c'est pour me protéger de l'amour." Ouah ! Vous avouerez que c'est plutôt énorme comme réplique. Et encore, lui, ce n'est que sur une phrase qu'il perd toute crédibilité. Un des autres personnages, lui, c'est pendant tout de le film : Shû, maître d'arts martiaux protégé par l'Etoile du SM ; normalement, c'est l'Etoile de la Vertu, mais à voir ce type super fort et super charismatique s'en prendre plein la gueule, tu finis par te dire qu'il aime ça tellement il ne fait rien pour l'empêcher...
Pour achever ce film – qui pourtant possède de véritables qualités comme certains affrontements, des personnages stylés aux techniques meurtrières, et un univers post-apocalyptique tout simplement "Grunt" – il faut parler de la réalisation, ou plutôt de l'enchaînement des scènes. C'est extrêmement frustrant. Exemple concret : Kenshiro s'énerve, ses muscles se gonflent, il avance sur une super musique de type Jam Project, il a une aura meurtrière, et il a face à lui une centaine de mecs pas gentils ; tu te dis qu'il va leur éclater la gueule et autres joyeusetés, et pile au moment où la tension atteint son apogée, où il va s'élancer... Gros plan sur Shû le grand masochiste en train de gravir un escalier, en portant une pyramide sur son dos et en saignant de partout. Et le combat viril et bourrin contre une armée de loubards post-apocalyptiques ? Et bien vous pouvez vous le mettre là où je pense. Et bien profondément, qui plus est. Vous enchaînez plusieurs fois ce genre de séquences, et vous voyez le résultat.
Ce film, c'est finalement pas mal de parlotte, des montagnes de muscle qui chialent, et cela manque de "Grunt".
Après avoir vu l'Ere de Raoh, je me dis que le manga et l'anime TV ne doivent pas être mal du tout. Mais en lui-même, il a trop de défauts pour être plus que moyen.