Fuyez, c'est un hold-up !
Nokas, sur le papier, c'est plus que prometteur, de surcroît intriguant voire même carrément excitant.
Bha oui, raconter un fait divers des plus marquants de la Norvège, soit le plus gros braquage de leur histoire, autant dire que l'intérêt suscité est logiquement à hauteur de l'ampleur du fait.
Et d'ailleurs, ça commence plutôt bien. Nous sommes, dès les premières minutes, plongés dans l'action car directement transporté au Jour-J. Le réal ne souhaite pas traîner à introduire ses personnages, ne cherche pas à expliquer pourquoi ce casse va avoir lieu et encore moins par qui. On ne perd pas de temps donc. Seul le "comment" semble important, et encore, sans trop rentrer dans les détails.
Bien. Mais ensuite, tout bascule. Le braquage tombe tout bonnement à plat, et ce malgré les effets de style utilisés. Pourquoi ? Tout simplement parce que le parti-pris consistant à multiplier à l'écran des points de vue différents de l'action, s'avère au combien inutile tant l'empathie est inexistante. Ce qui rend cette idée, au départ plutôt originale, totalement inefficace, est à imputer à une mise en scène totalement hermétique en plus d'être dégueulasse. Une subtile utilisation de la caméra à l'épaule est souvent en parfaite adéquation lorsque l'on veut se rapprocher au plus près du "docu-fiction", hors, dans ce cas, tout est bien trop mal calibré. Les plans très serrés, la multiplication dss gros plans puis de plans larges exposant la situation ne nourrissent absolument pas l'effet escompté. A savoir, paradoxalement, que le réal', voulant nous plonger au sein même de la panique générale, nous laisse constamment en retrait, simples laissés pour compte, spectateurs désabusés face à cette ambiance austère.
Les divers évènements qui se déroulent sous nos yeux (et, je vous le dit direct, il ne se passe pas grand chose), à l'intérieur comme à l'extérieur, ne procurent de fait aucune émotions tant l'atmosphère est froide, rigide, inintéressante. Et ce ne sont pas les différents personnages, tous plus antipathiques et sans reliefs, aussi lisses qu'une feuille de papier allu qui vont arranger les choses.
Bref, fuyez, c'est un hold-up ! (oui, elle est facile)