Vive les vacances !

Un film à sketches : forcément, ce genre de projet est risqué parce que tous les réalisateurs ne seront pas forcément autant inspirés.

Et donc, "Holidays" ne déroge pas à cette règle et se montre inégal même si l'on peut constater qu'il y a plus de moyens et de mauvais que de bons. Peut-être les courts étaient-ils trop courts ? Parce que le reproche qui revient le plus souvent, c'est lié à l'impression qu'il ne se passe pas grand chose, que la chute constituerait un bon point de départ, mais comme ce n'est qu'une chute, on reste sur sa faim. Ainsi donc on n'exploite pas assez les idées ni les situations.

Mon segment préféré est celui concernant le lapin de Pâques qui pourrait donner lieu à une bonne franchise avec un petit remaniement peut-être. J'ai trouvé le segment assez angoissant parce qu'on nous confronte au monstre pour ce qu'il est visuellement. Oui, c'est ça qui dérange, il n'est pas forcément méchant, il est juste une sorte de damné dont les cicatrices apparentes laissent supposer un passé horrible. Dommage que la finalité ne soit pas plus creusée.

J'ai chopé ce film parce que j'ai vu le nom de Kevin Smith sur l'affiche, j'avoue, c'est donc pour lui et non pour les autres que je me suis tapé ce film. Comme son "Tusk" m'avait bien fait marrer, j'espérais qu'il revienne avec une bonne idée. Son segment n'est pas le pire, mais il n'est pas génial non plus. L'idée de base est bonne, on reconnaît un peu l'humour de Smith au travers du portrait du mec, de ces nanas qui se vengent, de ces dialogues... mais il étire bien trop la première partie de son film et puis j'ai trouvé que la deuxième partie n'était pas assez crédible : lorsque le mec se retrouve avec ce couteau qui m'a l'air bien efficace pour tailler quoi que ce soit, je n'ai pas compris pourquoi il n'a pas tenté de couper le câble. Cela aurait pu/dû échouer, bien sûr, mais il aurait vraiment fallu jouer avec cette possibilité car c'était donner un espoir sur lequel jouer scénaristiquement parlant, et puis c'était l'occasion de mettre un conflit ! Parce que des conflits, il n'y en a pas vraiment dans ce film, d'où une impression qu'il est insignifiant, qu'il ne s'y passe rien d'intéressant. Au lieu de ça, Kevin a préféré étirer des dialogues inutiles dans la première partie, des dialogues un peu drôles mais pas trop. Quant à la situation de la deuxième partie, elle passe trop vit,e on ne s'attarde pas assez dessus (c'était justement ça qui marchait dans "Tusk", on arrivait très vite dans cette situation aussi horrible que grotesque et Kevin Smith n'a fait que l'étirer sur plus d'une heure de film).

Bon je ne vais pas analyser chaque court-métrage. En gros, on trouve de bonnes idées mais elles sont à peu près toutes sous-exploitées. Ha un mot quand même sur le premier qui est très décevant parce qu'il ne se passe pas grand chose, du coup ça paraît très peu inspiré (en revanche, c'est ultra-référencé à Carrie). Et puis le dernier qui était sympa, peut-être mon deuxième préféré même si çà nouveau j'ai eu l'impression que le sujet n'était pas assez approfondi.

Sinon, niveau mise en scène, c'est propre et constant. De ce côté là il n'y a pas trop de reproches à faire. Peut-être des actrices mal castées dans le premier segment (c'est sans doute cliché de dire ça, mais ça marche toujours mieux d'avoir des bimbos dans ce genre de rôle de méchantes écervelées, or là, on ne sait pas bien qui est la plus moche entre l'héroïne et ses persécutrices). Il y a une gamine qui joue dans mon segment préféré, je la trouve convaincante. Y a Seth Green dans le dernier segment, je le trouve convaincant aussi. J'aime bien la coupe de cheveux du mec dans le segment de Kevin Smith. J'aime bien le bébé dans le segment sur la Saint Patrick, l'actrice principale est mignonne aussi (elle m'a fait penser à la pornstar Siri).

Bref, c'est pas désagréable à regarder mais on se retrouve rarement pris dans l'action, malheureusement. Je pense que c'est parce qu'ils ont voulu caser trop de courts-métrages pour une durée totale de 100 minutes, du coup, chaque histoire est trop courte, paraît mal exploiter son sujet. Dommage.