Et oui, revoilà l'homme qui a révélé Matt Hannon aux yeux du monde ébahi. Et je peux vous dire qu'il n'a rien perdu de son art cinématographique : son style de réalisation a un quelque chose de reconnaissable entre tous qu'il me serait difficile de décrire avec précision. Un petit côté Z sous son vernis de banale série B policière, servi par un casting complètement aux choux, des plan-nichons en pagaille et une zik diaboliquement 80's.
C'est en effet un talent du bonhomme que de trouver le pire de ce qui traine sur le marché de l'emploi. En rôle-titre, nous avons David Goss, déjà coupable dans "She", avec sa sub-mulette et son visage perpétuellement crispé. Flic et "fucking maniac" à la fois (selon son boss, un commissaire qui hurle comme il est d'usage), c'est un brave défenseur de la veuf et de l'orphelin, qui s'empare de l'affaire principal du film sur un conseil d'une vendeuse de hot-dog.
A ses côtés, Jaguar (sic), son co-équipier noir qui ne fait pas dans la blague, mais plutôt dans la fesse (il baise toute poulette qui passe à sa proximité, et s'offre même un combat en slip dans l'huile contre deux nénettes). Oui, ce duo vous rappelle quelque chose ? Et si je vous dis qu'en plus, on a le droit à une scène à l'hôpital où notre héros se fait palper les couilles, avec commentaires sur la quantité à l'appui ?
Hollywood Cop fait donc dans le nanar de bonne facture, proposant de grandes séquences de nawak : une fusillade dans un hôtel miteux qui allie le sordide d'un viol par des loubards et le ridicule de la réalisation, l'attaque de mafieux en costards cravates cagoules, une nouvelle fusillade entre cette même mafia et nos héros qui permet d'entrapercevoir la gestion catastrophique de l'espace par Amir Shervan (on ne comprend rien à qui est où), une amitié enfant-chien, une réconciliation à la guimauve d'un père abandonnique et de ce même enfant ("son... I have blood cancer... so I drink a lot"), une intervention éclair d'une bande de bikers...
Du tout bon, mais qui souffre d'un rythme en plein effondrement aux 2/3 du métrage, condamné à remplir avec du néant pour atteindre les 90 minutes. Dommage, car y'avait de quoi faire un excellent nanar. A noter que je l'ai vu en VO, et que je viens de découvrir qu'il existait une VF. Faut voir si celle-ci parvient à faire grimper encore le nanaromètre (indice : sur la jaquette, on peut déjà lire une adaptation assez libre du nom du personnage de Goss, Turkey en VO devant en VF... Turquoise !).