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Je n’aurais pas parié un kopek sur La Sainte Equipe (Que Baje Dios Y Lo Vea en VO, Holy Goalie chez nos amis ricains), comédie espagnole inconnue au bataillon apparue il y a quelques temps en catimini sur Netflix. Un film qui mixe football et religion, moi qui n’aime pas particulièrement l’un et qui ai horreur de l’autre, ce n’était donc pas gagné d’avance. Mais, allez savoir pourquoi, après visionnage de la bande annonce (car je reste curieux), il se dégageait un petit quelque chose. Alors, pas cette chose qui nous fait penser qu’on pourrait être en présence d’un grand film, mais ce petit truc qui nous dit « hey mais ça a l’air bien sympa cette histoire ». Et puis j’aime bien les petites comédies qui sortent du lot, soit par leur humour, soit par leur thématique. Je ne m’étais pas trompé : La Sainte Équipe est une petite comédie toute mignonne, légère, rafraichissante, inoffensive, devant laquelle on passe un très bon moment !


L’histoire est celle de Salva, prêtre s’occupant d’enfants défavorisés en Afrique, en leur enseignant l’école de la vie par le football, un sport fédérateur. Sauf que, lorsque des gangs locaux viennent lui soutirer de l’argent et qu’il se voit contraint de faire un virement directement depuis les comptes du Vatican, la nouvelle fait rapidement le tour et il se retrouve immédiatement muté en Espagne, dans un petit monastère perdu au fin fond de la campagne espagnole et tenu par le Père Munilla, un homme d’Église assez old school. Lorsque, à cause de la crise espagnole, le monastère menace d’être racheté par des entrepreneurs voyant le lieu comme un magnifique endroit pour bâtir un hôtel, Salva va proposer à Munilla de monter une équipe de foot avec les jeunes pensionnaires afin de participer à la « Ligue des Champions cléricale ». S’ils la gagnaient, cela pourrait donner de la visibilité à son monastère auprès du pape afin qu’il renfloue les caisses et l’empêche de se faire racheter. C’est ainsi que l’aventure se lance. Mais difficile de monter une équipe quand on compte dans ses rangs des jeunes talents plein de foi tels qu’un jeune garçon un peu trop porté sur la nourriture et donc en surpoids, un autre un peu trop déconcentré par la jolie infirmière qui intervient au monastère, ou encore un autre, certes plein d’entrain et de bonne volonté mais handicapé, avec des problèmes de motricité. Mais il parait que l’union fait la force…
La Sainte Équipe est donc, à l’instar de Rasta Rocket, Le Grand Bain, Bliss, Shaolin Soccer, Eddie The Eagle ou encore Take Off, une « comédie sportive », un sous genre qui a déjà fait ses preuves et qui, une fois de plus ici, fonctionne comme sur des roulettes. Sa principale force: son côté léger et sans prétention.


Car oui, nous sommes ici dans une petite comédie tout ce qu’il y a de plus mignonne, naïve même, avec tout ce que cela implique de bons sentiments, de transmission de valeurs positives, mais qui pourtant tire son épingle du jeu de par son côté parfois piquant, voire même politiquement incorrect tout en étant respectueuse de ce dont elle se moque gentiment. Ce genre de comédie bourrée d’énergie communicative et servie par un casting qui a bien compris pourquoi il était là : donner le smile au spectateur. Le principe même du feel good movie dont il peut se targuer d’être un fier représentant. Pourtant, techniquement parlant, il y aurait de quoi à redire. Par exemple, les quelques scènes footballistiques ne sont clairement pas un modèle de mise en scène, ne dégageant que peu d’intensité. Cela pourrait être problématique pour un film prenant pour thématique ce sport non ? Et pourtant, on passe très rapidement outre grâce à une tripotée de personnages extrêmement attachants, des dialogues très bien écrits, et une bonne humeur communicative de tous les instants. C’est loin d’être parfait, mais, pour un premier film, c’est un essai transformé. Ah, on me dit dans l’oreillette que ça c’est au rugby. Pas grave, vous m’aurez compris.


Sous ses airs de comédie mignonne, rafraichissante et sincère, La Sainte Équipe est une comédie… mignonne, rafraichissante et sincère ! Elle n’avait aucune autre ambition, et elle le fait très bien.


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cherycok
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le 5 juin 2019

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