Une plongée dans le quotiden de la guerre

Avec Homeland Irak Année Zéro, Abbas Fahdel signe un documentaire en deux parties, où il a suivi sa propre famille et le peuple irakien pendant plusieurs mois, avant la chute de Saddam Hussein et suite à l'invasion américaine en 2003.
A travers les deux parties de ce documentaire, (assez longues, près de 3 heures chacune) nous pouvons observer la vie quotidienne de ces individus, des moments qu'ils ont vécu. Des moments caractérisés par la solidarité, la joie mais aussi la peine, la crainte. La force de l’œuvre d'Abbas Fahdel est de nous faire immerger dès le début du film dans un pays en plein doute. Elle donne une représentation de la guerre par le même fait qu'elle nous fait découvrir comment le peuple irakien essaye d'y survivre après trois décennies de conflits, et nous fait comprendre les cicatrices de la guerre du golfe.
Dans la première partie, nous nous rendons compte de l'omniprésence du dictateur Saddam Hussein, notamment à travers les médias irakiens faisant son éloge sans qu'il ne soit toujours évoqué durant le film. Contrairement dans la deuxième où lorsque son nom est prononcé, le peuple irakien semble divisé, fracturé à son égard. Il est en est de même pour la présence américaine. Après seulement quelques semaines d'occupation, celle-ci suscite un point important à travers le documentaire en nous montrant les conséquences directes quelle a créée ou engendrée.
On trouve alors un peuple complètement prisonnier, avec un dictateur qui a selon certain «trahi son peuple » et une présence américaine qui ne crée vraisemblablement plus de problèmes qu'elle n'en résout. Et c'est aussi à la suite de cette guerre que nous assistons à l'émergence d'un certain chaos et dont nous connaissons les conséquences dramatiques aujourd'hui.
Homeland Irak Année Zéro est sans aucun doute l'un des documentaires de ces dernières années de part l'aspect humain constamment présent, l’intérêt historique et sa capacité à vous émouvoir...