Les deux parties ( Partie 1 : Avant la chute, 2 h 40 et Partie 2 : Après la bataille, 2 h 54) font l'objet de deux séances distinctes au cinéma, mais je considère ici l'ensemble "HOMELAND : Irak année zéro".
C'est un magnifique document sur Bagdad (et une famille irakienne y habitant, celle du cinéaste), juste avant et juste après ce qu'on appelle aujourd'hui "la guerre d'Irak" (20 mars- 1er mai 2003) déclenchée par les États-Unis (et autres coalisés) contre le parti Baas de Saddam Hussein.
On peut voir ce long-métrage : 1. comme un reportage sur l'Irak, sa capitale et ses habitants en cette "année zéro" du pays, 2. comme la chronique d'une famille irakienne vivant alors à Bagdad, 3. comme un plaidoyer en faveur d'un pays et d'un peuple tour à tour abrutis et meurtris par une longue dictature baasiste puis une intervention armée des forces américaines et coalisées.
Ce documentaire, puisqu'ainsi le qualifie son réalisateur, est très enrichissant (on est en immersion totale à Bagdad, dans cette famille irakienne, on vit avec elle, on en fait presque partie), jamais ennuyeux, sobre mais touchant, assez déstabilisant car c'est un plaidoyer qui puise sa force dans son accent de vérité (une vérité du quotidien, accumulée sur 5 heures quarante), ainsi que de toutes ces images prises sur le vif, sans artifices ni mise en scène apparents, et tour à tour naïves, poignantes, bouleversantes.
Je suis ressorti de ces deux séances de projection un peu sonné. Sûrement un tant soit peu modifié (dans ma façon de voir les choses).