Durant mes études supérieures, j'ai fait la rencontre d'un certain prof. Je ne me souviens plus trop comment nous en sommes venus à parler de cela, sans doute qu'il m'a entendu raconter mes nombreuses séances de cinéma grâce à la carte unlimited de l'UGC, toujours est-il qu'il m'a un jour proposé de voir tel film que cela me mettrait une claque. Je ne sais plus ce que c'était, mais j'avais apprécié. Dès lors, le bougre décida de parfaire mon éducation et me ramenait une dizaine de films par semaine que je ramenais alors au foyer durant le week end afin de les recopier. Je lui dois énormément à ma culture. "Hondo" est un de ces films.

Mais si je parle de mon prof, ce n'est pas seulement pour cet hommage dont il n'entendra jamais parler, mais surtout pour vous dire à qui il ressemble : John Wayne ! Et oui ! C'était assez bizarre d'avoir le sosie de John Wayne me donner cours. En plus, il a la même démarche et le même bagout. Mais ce n'est pas tout. Dans cette école, j'ai eu deux autres profs importants pour mon cursus. L'un ressemblait à Roger Moore (en brun et non en rouquin) et l'autre à... Sean Connery version gros. Bon, j'avais nettement moins d'affintié avec ce dernier, mais quand même, ça ne m'a pas empêché d'apprécier cette ressemblance troublante. Alors vous imaginez, avoir cours avec John Wayne, Roger Moore et Sean Connery, c'était une sacrée aventure en soi. Mais revenons à "Hondo".

"Hondo" est un petit western fort sympathique. Déjà, il n'est pas long, les auteurs se montrent concis et efficaces dans leur narration. Les enjeux sont très vite dévoilés, les conflits abondent de différentes parts, c'est assez couillu, audacieux, les personnages sont bien développés (ils font d'ailleurs toute l'histoire) et l'ensemble est plutôt sale et poussiéreux. Il y a un peu d'humour aussi. Il y a tout de même l'impression que l'auteur aurait pu aller plus loin dans la tragédie qu'il raconte, mais en l'état cela reste convenable.

La mise en scène est réussie. L'on retiendra tout d'abord certains plans dynamiques en pleine action, des plans plutôt audacieux où l'acteur agit face caméra. Puis il y a ce bon vieux John ! "Sacré John" ai-je exprimé à plusieurs reprises durant le film. La première fois que je l'ai vu, j'ai eu l'impression qu'il ne savait pas jouer, il faudra que je revoie ces films... car ce "Hondo" démontre qu'il sait jouer, qu'il a des émotions à transmettre. L'héroïne n'est pas très jolie, mais se révèle mignonne par moment. Le reste du casting est efficace. La musique est parfois bruyante et un peu trop présente, mais efficace en général. J'avais peur aussi que les décors et costumes soient un peu trop propres, et c'est vrai qu'ils le sont pendant le premier tiers du film, mais après cela, la poussière s'incruste et salit tout sur son passage.

Bref, "Hondo" n'est pas un chef d'oeuvre mais un bon petit western bien sympathique. On frôle parfois la tragédie digne d'un Boetticher, dommage que les auteurs n'aient pas été davantage dans ce sens.
Fatpooper
7
Écrit par

Créée

le 2 oct. 2014

Critique lue 1.3K fois

8 j'aime

4 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

8
4

D'autres avis sur Hondo, l'Homme du désert

Hondo, l'Homme du désert
Johannes_Roger
7

Critique de Hondo, l'Homme du désert par Johannes Roger

Un bon western classique, conçu initialement pour la 3D. John Wayne y campe un éclaireur métisse, ce qui ne semble pas évident à première vue, mais le bonhomme est tellement à l’aise dans ses bottes...

le 20 janv. 2014

11 j'aime

Hondo, l'Homme du désert
Ghislain_B
8

Western Classique

Un bon Western Classique. Un début digne des plus grands Westerns. Un homme sans cheval arrive dans un ranch à pied. La suite est et restera toujours à écrire. Par un concours de circonstances,...

le 25 août 2016

8 j'aime

Hondo, l'Homme du désert
Fatpooper
7

Sacré John !

Durant mes études supérieures, j'ai fait la rencontre d'un certain prof. Je ne me souviens plus trop comment nous en sommes venus à parler de cela, sans doute qu'il m'a entendu raconter mes...

le 2 oct. 2014

8 j'aime

4

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

121 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

108 j'aime

55