I’m Upset
On ne nait pas en étant le meilleur, on le devient au prix d’un travail acharné et d’une abnégation sans faille. Le talent n’est pas inné, il se développe et se cultive par un entraînement rigoureux...
le 17 juil. 2023
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Bien avant qu'Andrew Lau et Alan Mak ne se fassent remarquer avec la trilogie des Infernal Affairs, Albert Pyun était déjà sur le pied de guerre. La peur de la rétrocession de Hong Kong à la Chine faisait déjà nombreux émules auprès des scénaristes dans les années 90 qui s’en servaient souvent comme toile de fond. Les tragiques événements de la place Tiananmen étaient encore dans toutes les têtes et étaient une grande source d’inquiétude pour les autorités qui craignaient de nouveaux débordements à l’approche de son absorption. Le cinéaste utilise donc ce contexte sociologique quelque peu troublé pour esquisser une intrigue à base de machination et de complot, prétexte à une chasse à l’homme dans les rues. Un assassin se retrouve être la cible des triades à la suite du meurtre de plusieurs hauts dignitaire du gouvernement. Il devra donc faire le dos rond, et tenter de lever la prime sur sa tête s’il souhaite pouvoir quitter la ville en vie. Hong Kong 97 (à ne pas confondre avec le jeu vidéo éponyme) fût réalisé simultanément avec Spitfire et Heatseeker qui partageaient non seulement le même budget (6millions) mais aussi les mêmes acteurs et équipe de production. Tim Thomerson et Brion James enchaînaient parfois jusqu’à deux tournages dans la même journée. Malgré la rigueur militaire de cette organisation, tous gardaient de très bons souvenirs de leurs collaborations avec le réalisateur hawaïen et de ces nombreux voyages à l’étranger (Rome, Orlando, Los Angeles, Hong-Kong…) parcourant pas moins de 90 000 km en l’espace de 52 jours pour mettre en boîte les quelques séquences nécessaire à la bonne tenue de ces DTV.
Une bonne partie du film a néanmoins été tourné à Civic Bay aux Philippines ce qui leur a permis d’économiser énormément de frais de production grâce à la figuration de 300 soldats de l’armée rouge ainsi que la mise à disposition gratuite d’un ancien quartier des officiers. Albert Pyun pouvait également compter sur le professionnalisme de ses interprètes notamment Robert Patrick qui se contentait donc de faire ce qu’il savait, soit un décalque du T-1000 à la sauce Worcestershire. Il incarne donc le stéréotype du tueur à gage en costume noir, un être froid, calculateur et impitoyable qui collectionne les conquêtes d’un soir et sait tout aussi bien esquiver les relations que les balles par des pirouettes et saut aérien digne d’un Chow Yun Fat des bacs à sable. Néanmoins sa caractérisation est en partie ruiné par une quête de rédemption amoureuse lié à son ex copine casse-pied et son ancien beau-père sénile qu’il va devoir se coltiner dans les pattes après les avoir mêlé bien malgré lui dans ces règlements de compte à mains armés avec les triades. Heureusement il sera assisté par son patron (Brion James) et son meilleur ami (Tim Thomerson) qui l’assisteront dans de formidable ballet d’action très spectaculaire à faire frémir John Woo. Non évidemment le réalisateur n’a pas son talent même s’il faut bien lui reconnaître quelques qualités dans sa gestion de l’espace, son découpage, et ses quelques ralentis stylisés qui tentent de s’en inspirer. Si Hong Kong 97 se laisse regarder sans déplaisir malgré ses continuités dialogués et phases d’atermoiement sans aucun intérêt, c’est bien grâce au talent de son chef opérateur George Mooradian qui livre l’une de ses meilleures copies notamment dans ces environnements nocturnes éclairés aux néon même si le recadrage en 4/3 de cette édition DVD ne permet pas d’en apprécier toute la dimension. Les choix de mise en scène inspiré du cinéma de Michael Mann (les éclairages bleutées, la stylisation de sa longue scène d’exposition, cet étirement du temps et ce fameux pouvoir « d’abstraction »), confèrent également au film une ambiance à la fois hypnotique et mélancolique qui se fond plutôt bien au contexte socio-politique de l’époque, celui de la perte de contrôle des occidentaux et de la privation à venir des libertés individuelles.
Si t'as atterri ici, c'est que toi aussi t'es un vrai dur à cuire qui aime les films de bonhommes. Alors si t’en a marre des féministes et des sitcoms romantiques de ménagères, rends-toi sur l’Écran Barge où tu ne trouveras que des vrais mecs qui portent leur baloches et règlent leurs comptes à l'ancienne en flinguant des hélicoptère avec des bagnoles. De la testostérone, de l'action, des fusillades, et des explosions ! !! !! AVEC DES PATATES PUTAIN !
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Créée
le 10 juin 2024
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