Premier long métrage de fiction réalisé par Boris Lojkine, Hope présente quelques qualités notables qui viennent pleinement justifier le prix SACD obtenu en 2014 dans le cadre de la Semaine de la critique du festival de Cannes.
La première de ces qualités est certainement l’originalité de traitement d’un sujet sensible : l’émigration clandestine d’africains souhaitant vivre en Europe. L’écriture précise du scénario emprunte au monde du documentaire, dont est issu Boris Lojkine, et permet au long métrage d’échapper à nombre de stéréotypes. Les ghettos communautaires des filières de migration et leur organisation hiérarchique sont ainsi décrits avec pertinence et justesse. Enfin, le récit de l’exil du couple de réfugiés central, interprété par Justin Wang et Endurance Newton, comédiens non professionnels, s’effectue exclusivement à travers leur regard.
En ne faisant pas abstraction de la violence et de la vulnérabilité de tout un chacun face à elle, Boris Lojkine questionne les spectateurs sur le pouvoir de l’argent, les systèmes mafieux des filières d’émigration et la position des femmes dans cet exode.