Le film s'appelle "Hope" (espoir) du nom de son héroïne, mais il aurait pu s'appeler "parpaing dans ta gueule" ... certes moins poétique et ouvert à débat, mais plus représentatif du parcours de cette jeune femme qui tente de fuir son pays vers l'eldorado européen. De dire qu'il s'agit là d'un parcours du combattant serait un doux euphémisme, l'expression "l'homme est un loup pour l'homme" n"ayant jamais été aussi bien illustrée à l'écran. Car si le trajet est transformé en chemin de croix, c'est uniquement à cause de l'autre. De cet être humain, de ce voisin, qui est persuadé que pour s'en sortir et s’élever un peu il n'a qu'a se tenir debout sur les cadavres empilés des autres. On est au delà du simple racisme, on est dans la haine pure de l'autre, la peur que lui pourrait s'en sortir, la certitude que s'il le fait c'est qu'il triche, et qu'on doit donc le rabaisser constamment pour être sur de garder sa position dominante. Point d'entraide donc, ni de salut, juste des roquets qui essayent d’aboyer plus forts les uns les autres. Triste, aberrant, dérangeant... Et pourtant au milieu de toute cette horreur (surtout psychologique d'ailleurs) il y a vraiment l'espoir, celui qui fait avancer, et la force de caractère qui permet de se relever tout le temps. Et si le film en lui même est longuet et manque de dextérité, il a le mérite de raconter quelque chose que personne d'autre ne raconte. Perso ça me fait trop mal pour que j'apprécie le film (d'où la note), mais il vaut le coup d'œil, ne serait ce que pour se rendre compte ce que c'est que le parcours d'un migrant.