Pure espérance
Un cerf-volant, un parapluie jaune, une grosse peluche, des papillons, un monstre… Les accessoires d’un conte moderne, drame horrifiant où le pire arrive dès les premiers pas, sur le chemin sinueux...
Par
le 28 sept. 2016
44 j'aime
9
Ça s'écrase si vite un cerf-volant. Il flotte, tournoie, virevolte dans le vent, il agite sa frêle carcasse en papier dans le ciel, et avec un peu de pluie il s'effondre. Lourd, déformé, il s'écrase sous la tempête. La pluie recèle bien des malheurs, abîme ce qui est léger. Elle écrase les papillons sur les pare-brises, enferme les animaux dans un cocon détrempé, et parfois détruit des familles.
Pour avoir pensé prêter son parapluie jaune à un ivrogne, pour avoir illuminé la tempête de sa candeur, Hope en a subi la foudre.
Sous le déluge, elle, petite enfant fragile, se réveille atteinte moralement, physiquement, détruite. La pluie emporte tout, effondre les âmes, elle ne laisse que des ruines du passé, des soubresauts qui continuent de s'agiter sur un lit d'hôpital. Elle est horrible car invincible, indélébile. Elle se joint aux larmes d'une famille écrasée par l'ampleur du choc. C'est un orage qui laissera des marques à vie.
Pourtant, chaque orage, chaque tempête, aussi intense qu'elle soit, est toujours interrompue par un mince rayon de soleil. Un trait de lumière qui darde entre les nuages, éclaire et réchauffe quelques âmes avant de progressivement dissiper le cauchemar. C'est une trace qui naît d'instants infimes, d'espoirs minuscules, puis qui enfle jusqu'à emplir les coeurs.
C'est un espoir aussi simple qu'un costume de mascotte dans un hôpital, qu'une page noire recouverte de papillons colorés, que quelques papiers collés sur la vitrine d'un magasin. C'est la preuve que la vie reprend, que le sourire revient. Autour d'une famille soudée, Hope renoue avec le monde des vivants, avec la lumière.
Après l'horreur, le drame, le temps fera son oeuvre. Une silhouette veille sur elle, de sa chambre d'hôpital à son trajet pour l'école, une immense peluche dédiée à lui redonner le sourire.
Il s'agit alors d'instants merveilleux. De moments volés au malheur, d'émotions invincibles. Il s'agit d'amour paternel, maternel, d'amitié, de craintes. Il s'agit d'une petite fille qu'on rêve de voir retrouver sa légèreté, sa douceur, et un sourire qui irradie loin autour d'elle.
Pourtant, l'orage guette toujours, des nuages s'apprêtent toujours à obscurcir le ciel. Mais il n'est pas question d'oublier que les tempêtes existent.
Simplement de se rappeler que le soleil n'attend que de reprendre sa place.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Le piano c'est bien, le piano c'est beau et Quand j'écris, je m'écrie, je tique, je critique.
Créée
le 24 sept. 2016
Critique lue 627 fois
29 j'aime
8 commentaires
D'autres avis sur Hope
Un cerf-volant, un parapluie jaune, une grosse peluche, des papillons, un monstre… Les accessoires d’un conte moderne, drame horrifiant où le pire arrive dès les premiers pas, sur le chemin sinueux...
Par
le 28 sept. 2016
44 j'aime
9
Ça s'écrase si vite un cerf-volant. Il flotte, tournoie, virevolte dans le vent, il agite sa frêle carcasse en papier dans le ciel, et avec un peu de pluie il s'effondre. Lourd, déformé, il s'écrase...
Par
le 24 sept. 2016
29 j'aime
8
La petite fille au parapluie jaune. Hope traite d'un sujet particulièrement grave et qui peut facilement être casse gueule au cinéma. L'agression d'enfant est ce qu'il y a de plus révoltant, il n'y a...
Par
le 6 nov. 2013
28 j'aime
11
Du même critique
Ce matin, j'ai pas envie de rigoler. Ce matin, j'ai une sacrée gueule de bois. Pas du genre qu'on fait passer en buvant je ne sais quelle mixture miracle, pas du genre qui attaque le foie en même...
Par
le 14 nov. 2015
132 j'aime
10
Ce décompte-là on l'avait pas vu venir. Il a eu lieu en stéréo, un peu camouflé par le reste, pas comme celui de Space Oddity. Il a probablement démarré à peu près au même moment, initié à ta...
Par
le 11 janv. 2016
106 j'aime
14
Le temps passe. Facilement, il se confond et perd sa structure. Les souvenirs, regrets et joies se mélangent et forment un dédale infini. Les époques se recoupent, se font écho. Elles s'entrelacent...
Par
le 17 déc. 2015
90 j'aime
24