Faux-documentaire reprenant à son compte les artifices racoleurs des émissions de faits divers pour en dénoncer les dérives, "Horror in the High Desert" premier du nom mettait en scène l'enquête d'une journaliste autour de la mystérieuse disparition de Gary Hinge dans les hauts-déserts du Nevada. Sans s'imposer comme une référence en la matière, le film à petit budget de Dutch Marich s'était tout de même montré assez malin sur l'utilisation de certains de ses arguments, notamment en nous renvoyant à notre statut de spectateur en quête de sensationnalisme devant ce type de programme, en tissant un parallèle bien pensé entre l'échappatoire virtuelle de son héros solitaire et ce qui l'attendait dans le désert et, évidemment, cette "rencontre" en elle-même qui usait avec efficacité des codes du found footage pour un dernier quart-d'heure réussi niveau trouillomètre.
Forcément, un second opus ne pouvait miser sur le même effet de surprise que celui engendré par l'acte final de son prédécesseur et, par conséquent, on pouvait facilement imaginer Dutch Marich tomber dans une forme de surenchère dès les premières minutes de cette suite en cherchant à en dévoiler bien plus autour de ce qui se cachait dans ce désert... Eh bien non, malgré nos craintes, le réalisateur va parvenir à éviter cet écueil et même user de quelques bonnes idées pour continuer à élargir son univers sans en trahir la teneur.
Certes, il va cette fois s'intéresser au cas de deux nouvelles victimes (une étudiante isolée et une mère célibataire en panne de voiture) pour offrir plusieurs points de vue et, ainsi, multiplier nos attentes quant aux possibles étranges interactions dont elles peuvent être victimes dans ces décors désertiques mais, en habile petit roublard qu'il est (des plans explicites nous laissent vraiment croire que le film va trop en révéler dès le début), Dutch Marich va au contraire les déjouer, en montrer le moins possible (voire même parfois esquisser des contours bien moins rationnels au danger qu'on ne pouvait le supposer) et faire revivre la tension croissante de son premier film en faisant monter la sauce autour de la menace (quasi-)invisible prête à fondre sur ces deux femmes.
Si, sur le fond, "Horror in the High Desert 2: Minerva" délaisse les velléités les plus critiques de son modèle, c'est pour mieux utiliser sa forme de faux-reportage, en l'élargissant à de nouveaux médiums (dashcam, vieille VHS, etc), lors de vraies bonnes séquences de pur found footage faites de bric et de broc, des décors aux effets les plus simples, et captant irrémédiablement l'oeil du spectateur sur la moindre silhouette ou mouvement furtif que la caméra peut laisser entrevoir. Rien de révolutionnaire à signaler et il est fort probable que la proposition ne séduira pas les plus réfractaires à ce type de procédé filmique mais, pour les amateurs, "Horror in the High Desert 2: Minerva" fera plutôt bien le job, mené par un réalisateur qui sait manifestement comment scotcher le spectateur à son fauteuil pour le maintenir sur un constant qui-vive sur ce qui peut surgir à tout moment devant l'objectif.
Espérons maintenant que ce sur quoi le film tente de maintenir le mystère en vaille vraiment la peine et que les troisième et quatrième opus (déjà prévus) ne viennent pas gâcher les efforts fournis jusque-là. Les horreurs infligées à des êtres isolés dans le silence des déserts du Nevada sont loin d'être terminées...