Comment ne pas penser à "The naked prey" en voyant ce film ? Cela ne veut pas dire qu'il s'agit d'un honteux plagiat, peut-être même que le réalisateur ne connaissait pas ce film lorsqu'il s'est lancé dedans, parce qu'il y a quand même de grosses différences.


Le scénario est ici recentré sur deux personnages. L'affrontement est épique malgré le côté intimiste, et c'est là que le spectateur jubile : avec peu de choses, l'auteur parvient à créer beaucoup de tension. De plus les bonnes idées fusent et ne sont pas gâchées (l'arme du héros est amenée assez tôt mais exploitée bien plus tard). Le méchant de service a une bonne caractérisation ; le héros, hélas, est moins bien fourni mais dans le contexte du film ça passe quand même. Le récit comporte quelques flashbacks qui ne sont pas totalement inutiles, cela permet de donner une motivation au héros parfois de manière surprenante - quand le flashback révèle un point d'eau par exemple. Ce que je regrette vraiment, c'est la fin à rallonge. C'et d'autant plus rageant qu'on aurait très bien pu imaginer un règlement de compte permettant d'exploiter un peu plus l'arme du héros et puis surtout, ce méchant, on avait envie qu'il s'en prenne plein la gueule, vu que depuis le début il ne fait que crâner alors que là, sa fin est trop simple, trop gentille, trop expéditive ; ils ont créé un grand méchant, mais sa mort n'est pas digne, elle est en dessous des attentes créées.


La mise en scène est fort plaisante. Ne connaissant rien du film, je craignais une série B filmée par un jeune réal au style épileptique : il n'en est rien ! C'est filmé posément, on a droit à quelques très jolis plans, un découpage sobre, quelques rares effets de style qui passent. Le montage, est dynamique, il n'y a aucun temps mort dans ce huis clos à ciel ouvert. Les décors sont filmés magnifiquement et les quelques lieux sont bien trouvés, bien décorés. Et puis on a un beau casting. Le héros est pas mal, mais c'est vraiment Douglas qui fait le film. Bon, le bougre a pris un sacré coup de vieux depuis son combat contre le cancer (son père a toujours paru plus jeune que lui, mais là c'est encore pire). Mais ça lui va bien, il a une gueule de vieux riche arrogant et le jeu qui va avec.


Bref, "Beyond the reach" est un film très plaisant, un scénario malin même (si l'on oublie que le héros met plus de temps que la normale à cramer malgré l'intensité du soleil et si l'on oublie cette horrible fin) car exploitant bien ses idées, avec patience.


Bonus : https://image.noelshack.com/fichiers/2017/07/1487087969-beyond-the-reach.jpg

Fatpooper
8
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le 10 août 2015

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Fatpooper

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