Mon fidèle Télé 7 Jours m'avait promis une comédie romantique enlevée et une proposition de cinéma qui ne pouvait pas se refuser. Ouais... J'aurais mieux fait de m'abstenir. Cela m'apprendra à lire un magazine télé avant mes anciens Première, tiens. Ma paresse me perdra...
La comédie romantique vendue est ainsi d'un plan-plan insoutenable. Mais s'il n'y avait que cela. Non, le plus irritant, ce sont les deux personnages qui y évoluent, vissés sur des rails balisant un chemin tout tracé. Car on sent qu'ils DOIVENT se tomber dans les bras en se galochant. Mais avant d'en arriver là, il faudra s'infliger les sempiternels atermoiements, ruptures et réconciliations tarte à la crème.
Puis ensuite, il faudra supporter plus que de raison les yeux de chien battu d'un Gad Elmaleh transi et d'un timide très factice, qui se fera littéralement presser la bourse et tirer avec violence le cordon de cette dernière. Tel un cocker, il reviendra sans cesse pour voir sa maîtresse dans l'espoir d'avoir enfin une caresse. Au point que le public jubile plus qu'il ne s'apitoie et ne le prend en pitié en trouvant dans son coeur une résonnance de ce qu'il aurait vécu. Puis il y aura Audrey Tautou en mode garce et vénale qui, sans remord, presse les citrons tant qu'ils peuvent donner du jus. Antipathique, intéressée, détestable, elle dresse un immonde portrait de la femme creuse et superficielle qui, en temps normal, aurait fait dresser le poil de la chienne de garde pelée aux ratiches proéminentes qui cachetonne chez Ruquier.
Le film se résume très vite, non à un amour qui se cherche, mais plutôt à un concours de bites, ou plus précisément, de savoir qui des deux aura la plus grosse rémunération de sa prostitution intellectuelle, comparaison cynique des "cadeaux" à l'appui. Pierre Salvadori, en tournant quelque chose d'aussi dérisoire, petit et mensonger, travesti sous les oripeaux du film léger, aurait pu lui aussi participer à la compétition...
Ainsi, Gad Elmaleh et Audrey Tautou incarnent deux personnages particulièrement vides, ternes et vains, qui ne font l'apologie que d'un bonheur matériel de façade obtenu dans le parasitisme le plus honteux et condamnable. Ah ! J'allais oublier le tract de l'attirance et de la séduction par l'argent, vomitif et seulement dérisoire.
Quant à la fin, elle traîne en longueur et s'illustre par son caractère hautement artificiel et gratuit, faisant intervenir des personnages pour s'en débarrasser aussitôt à peine introduits. Tout cela pour mener, bien sûr, à l'étreinte toute hypocrite et à une chevauchée en scooter, digne de notre François remontant la Rue du Cirque. Quelques décors riches et luxueux , ainsi que le charme relatif d'Audrey Tautou, ne sauveront pas cette oeuvre nauséabonde et inconséquente du naufrage et de l'anonymat. Pierre Salvadori, lui, déjà auréolé par certains d'une parenté avec Lubistch (On ne doit sans doute pas parler du même, là), n'aurait jamais dû en sortir.
Behind_the_Mask, qui n'achètera jamais cela, même en soldes.