Hostel : Chapitre III par Mickaël Barbato
On prend la trame du premier, on embauche un réa anciennement prometteur (et grand pote de Sam Raimi, ça aide) et des acteurs de séries déjà has bbeen, on en fait un DTV.
Et paf, vous obtenez cet Hostel 3. Quelques différences sont tout de même à noter dans l'histoire : terminé le côté glauque et froid des pays de l'Est, ici ça se passe à Las Vegas, où un homme chanceux de se marier bientôt avec un véritable canon va enterrer sa vie de garçon avec des filles tout aussi canon... Accompagné de trois de ses amis, ils tombent bien vite dans le piège habituel. Et là, ça déboule comme d'ab', bon sang ce que ce genre de film est devenu kitschounet.
Pourtant, l'idée de faire des sévices un spectacle pour une clientèle fortunée qui, de l'autre côté de la glace, parient sur le temps de survie de la victime ou autre joyeuseté du genre, est intéressante. Sauf qu'on sent bien que le réa pense sa clientèle débile et uniquement en quête de gore. Donc basta, l'idée est plus que sous-exploitée, au profit de l'histoire vraiment pas folichonne. Spiegel nous inflige un manège ridicule qui ne tiendra personne en haleine, avec son lot de twist prévisibles et de cadrages de cululu (démoniaques il faut bien reconnaître). Et comme prévu depuis les cinq premières minutes, le futur marié volage se fait moraliser par un traitre qui ne rêve que de fourniquer dans l'ex-futur lit conjugal. On se croirait en plein Hollywood night avec bidoche (non, pas Juliette).
Alors, on se prend à doucement fermer l'oeil. Parfois, un cri monte, un visage est enlevé, un cafard rentre dans une bouche. Mais même là, le film se permet d'être raté. Et ce n'est pas la poursuite finale, au montage anarchique, qui relève quoi que ce soit. Non, c'est juste cette blonde pas possible dans le bureau du grand chef du lieu des sévices... cette blondasse mes aïeux.
On se console d'avoir perdu une heure et demie de sa vie comme on peut.