"Hostiles", hostile à son efficacité

"Hostiles" est un western sérieux, traitant de guerre, de terres et de haine à travers l'épopée épineuse de Joseph Blocker, capitaine de cavalerie tortionnaire et raciste inébranlable obligé de ramener un vieux chef de guerre indien mourant à sa terre sacrée pour s'y éteindre paisiblement. Un rude voyage rythmé par embuscades et agressions de tout camp, qui amènera Joe à revoir ses valeurs et à cheminer sur les rails de la rédemption.


Le plan est simple, il aurait donc dû être efficace. Seulement il ne l'est pas, en tout cas de moins en moins au fil de l'avancement du récit. Pourtant il y a des scènes, des idées et des symboliques très fortes et des putains d'images absolument magnifiques (symbolique et esthétique). Rien que l'introduction possède une profondeur dramaturgique assez puissante. Et pas que l'introduction d'ailleurs, certaines altercations par exemple sont très bien maîtrisées. Si seulement la suite s'était articulé sur cette force...
Mais voilà, toute ces sublimes images sont entrecoupées d'une exposition ultra chiante, inutilement longue et qui paradoxalement n'aide pas à la fluidité du récit. Tandis qu'elle est nécessaire au début, nous faisant de grandes promesses, elle devient inutile et quasi insupportable par la suite, tant elle rallonge superficiellement l'attente et par la même occasion appauvrit certains enjeux censés être solide. Les personnages sont traités par élans statiques, c'est-à-dire qu'on en parle, on les oublis, puis on en reparle quand ils crèvent, donnant un rythme saccadé au tout. On n'a nullement l'impression de les suivre, ce qui est assez ironique pour une épopée se reposant sur le cheminement philosophique de personnage.
Que dire de plus... Christian Bale joue bien. Il arrive à me le prouver là où je ne le considère comme rien de plus qu'une célébrité se reposant sur ses acquis. Nan sérieusement il a des moments très fort et très sincère. Rosamund Pike fait bien le café aussi (façon de parler). Comme dit précédemment, certains décors et donc certains plans en particulier sont tout simplement magnifiques. Certains symboles le sont également.


Pour tout vous dire, "Hostiles" est loin d'être un mauvais film, juste que mon appréciation de celui-ci s'est dégradée à mesure que le récit avançait et que les promesses ne se sont pas tenues. Ce film possède une vraie force victime d’un contexte bien chiant… Dommage.

Ian_Vivi
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le 18 mars 2018

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Ian Vives

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