J'avais pourtant été prévenu par l'un de mes estimés abonnés, qui avait ponctué son billet drôlatique d'un 3 cinglant. Mais comme je sais qu'il est parfois un petit peu bougon, je partais pourtant voir Hôtel Transylvanie 3 pour y trouver un petit peu plus de satisfaction que lui. Grave erreur.
Fou que j'étais...
Car passée une scène inaugurale mettant en scène Abraham Van Helsing, plus rien, nada, quetchi. Sauf que l'on se dit que Genndy Tartalacrèmekovsky ne maltraite plus les figures des monstres qu'il est censé aimer comme il l'avait fait de manière honteuse dans le deuxième opus. Même s'il n'évite pas de faire passer Dracula pour un abruti le temps d'un coup de foudre ou d'affubler le monstre de Frankenstein de pinces de crabe à la suite d'une défaite au poker. Mais le spectateur semble en avoir pris son parti, parfois avec dépit. Passons donc la-dessus.
Surtout que l'ami Genndy, pris sans doute d'un éclair fugace de génie, offre une ou deux scènes pas trop mal et quelques gags potables. Behind était même prêt à se montrer conciliant sur ces quelques gages. Le fou...
Car il est manifeste que Tartakovsky, tout simplement, n'en a plus rien à foutre de ce qu'il anime à l'écran, jusqu'à même renoncer à utiliser l'aspect horrifique de ses monstres devenus de foire. Il n'en tire plus rien, pour miser le peu dont il semble capable sur l'aspect comédie familiale ultra conformiste, celle où il est impossible qu'un personnage ne trouve pas sa moitié. Parce que le modèle dominant, c'est d'être accompagné. Pourquoi la vie de Behind n'est-elle pas dans ce genre de monde sucré ?
Les nouveaux personnages, au nombre bien maigre, soufflent quant à eux le chaud et le froid. Pour un Van Helsing senior qui pourrait passer si le délire avait été assumé jusqu'au bout, on nous refourgue dans le même élan une Erica, ratée niveau design, méchante mais pas trop en guise de love interest qui tourne sa casaque à la vitesse de l'éclair au gré des besoins d'un non scénario qui en fait des caisses sur le pouvoir de l'amour et ses messages mièvres sur la différence. Au point que la crise de diabète guette dangereusement. Ou tout simplement la honte, surtout quand on fait dire à l'un des personnages "J'aime trop ton prout", le tout dans un silence consterné. Et là, Behind s'est dit que pour une fois, il aurait dû écouter un peu plus son fidèle abonné parfois un peu bougon...
Jusqu'à ce que le final de cet Hôtel Transylvanie 3 le fasse littéralement tomber de son fauteuil : non content d'asséner la scène habituelle de fête débile, Tartakovsky l'illustre musicalement d'une techno ultra daté d'un volume qui fait carrément saigner des oreilles... Jusqu'à ce que cet assassin culturel fasse danser ses monstres au son de la Macarena afin de parachever son entreprise de démolition et fasse ressentir les frissons de dépit aux quelques courageux qui n'ont pas encore quitté la salle.
La fin de la séance sera donc des plus tristes devant ce que l'on peut appeler un véritable attentat terroriste de mièvrerie, de conformisme et de consternation devant tant de vide et d'inanité. Tartakovsky ne croyait donc pas si bien dire en promettant Des Vacances Monstrueuses.
Ce que dira Behind, lui, sera plus terre à terre, en forme de "plus jamais ça, car finalement, la croisière, ça m'use"...
Behind_the_Mask, Monstres et (pas très) Compagnie...