La saga Hôtel Transylvanie est une saga qui a su se faire remarquer sans nous offrir des chef d’œuvres. Dans l’ensemble, nous avons souvent eu des films d’animation assez sympathiques avec quelques thèmes assez intéressants liés à la famille. Ce nouvel opus de la saga devait sortir au cinéma mais il a été décidé qu’il serait distribué sur Amazon Prime. En voyant la bande-annonce, il y avait de quoi avoir un petit peu peur malgré certaines idées car l’histoire semblait moins intéressante que d’habitude (surtout classique en fait). Mais bon, il faut savoir accorder sa chance. Ont-ils réussi à faire une bonne suite ? On va dire que ça s’en sort un peu malgré que ce soit le long-métrage Hôtel Transylvanie le moins intéressant de la saga.
Au passage, sachez que Genndy Tartakovsky n’est plus à la réalisation mais uniquement au scénario (notamment l’histoire).
Dracula (Serge Falliu) a préparé son départ à la retraite mais, par peur que Johnny ne massacre l’hôtel, change d’avis et décide de continuer à s’occuper de l’hôtel. Il se retrouve transformé en humain après un certain incident et est déterminé à redevenir un vampire. On comprend sa peur en se mettant à sa place, quand on voit ce que Johnny a prévu, il est normal qu’il ait aussi peur de ce que pourrait devenir l’hôtel. De plus, c’est intéressant de le voir essayer de se débrouiller sans ses pouvoirs pour une fois. Après, c’est un personnage principal intéressant à suivre dans cette histoire.
Johnny (Gauthier Battoue) est un humain marié avec Mavis qui n’a pas l’impression d’avoir sa place dans cette famille. Malgré le fait qu’il soit un peu plus barré que d’habitude, il reste un humain attachant qui est prêt à tout pour rendre heureux Mavis et pour être accepter dans la famille de Dracula. Heureusement que sa personnalité plus poussée n’est là qu’au début…
Mavis (Diane Dassigny) est la fille de Dracula et elle semble très heureuse avec l’homme qui partage sa vie. C’est une femme toujours aussi attachante dans sa personnalité et qui est aussi une des plus efficaces de ce long-métrage.
Ericka (Mélody Dubos) est la compagne de Dracula et elle fait de son mieux pour le soutenir tout en le remettant dans le droit chemin quand c’est nécessaire. Une femme avec du caractère qui aime Dracula de tout son coeur mais qui veut aussi le meilleur pour lui et sa famille. Et le meilleur personnage d’action de toute la saga, c’est uniquement grâce à elle que Mavis et le groupe avance aussi loin.
Alors que Johnny ne se sent pas accepté dans la famille de Dracula, il décide de devenir un monstre avec l’aide de Van Hellsing afin que Dracula l’accepte enfin dans la famille. Malheureusement, Dracula est changé en humain et, avec Johnny, ils doivent se rendre en Amérique du Sud pour trouver un nouveau cristal pour la machine afin de redevenir comme ils étaient avant. Une histoire simple mais assez intéressante.
Le long-métrage démarre par Dracula qui chante en se remémorant tous ses bons souvenirs avec sa fille juste avant que ce ne soit Johnny qui se mette à chanter en s’immisçant entre eux. C’est une introduction assez intéressante qui nous fait comprendre la situation et qui nous donne envie d’en savoir plus sur cette relation difficile entre Johnny et Dracula (même si on le comprend rapidement en voyant la personnalité de Johnny).
En terme d’évolutions, ce sont surtout celles de Johnny et de Dracula qui sont intéressantes. D’un coté, on a un humain qui fait son possible pour être accepté dans la famille et de l’autre, nous avons un vampire qui va apprendre à ouvrir son cœur pour agrandir sa famille (en dehors du fait qu’il était tombé amoureux d’Ericka). Dans les deux cas, ce sont des évolutions intéressantes à suivre.
Question VF, il n’y a rien à reprocher car la majorité des VF sont de bonne qualité. Les voix collent bien en fonction des personnages et chaque comédien et comédienne de doublage sont investis dans leurs rôles. Même Diane Dassigny et Gauthier Battoue se débrouillent bien (alors que j’avais du mal avec eux dans le 3, sûrement parce que j’étais encore habitué à Virginie Efira et Alex Goude).
Les messages de ce long-métrage est assez efficace. Il faut savoir accepter les gens tels qu’ils sont et voir le meilleur d’eux-mêmes plutôt que de ne voir que le pire. Ce sont des beaux messages à retenir pour les enfants de la part de ce long-métrage.
Les musiques de ce long-métrage sont plutôt pas mal. Quelle que soit la scène, la musique instrumentale arrive à raconter ce qui se passe à elle toute seule. Ca ne fait pas tout mais les musiques sont réellement de bonne qualité ici.
Il y a quelques références sympathiques aux premiers opus comme un certain monstre qu’on voit dans l’hôtel et qui rappelle le monstre vu chez les parents de Johnny dans le 2. Ce sont des petites références mais qui fonctionnent assez bien.
En terme de mise en scène, il faut admettre qu’elle est bien travaillée dans l’ensemble. La majorité des plans sont réfléchis dans leur mise en scène et ça se voit, malgré quelques choix de plans discutables dans le lot.
En terme de tension, il est vrai qu’il y a une petite tension qui fonctionne envers Johnny pour les spectateurs. Ça n’arrive qu’à un certain moment de l’histoire mais ça reste une tension qui fonctionne à ce moment là.
Il n’est pas toujours excellent mais il faut admettre que certaines blagues étaient assez drôles. Il y a certaines blagues qui arriveront à faire sourire et/ou rire malgré qu’elles ne soient pas les meilleures du monde.
En terme de symbolisme, il y a des éléments qui fonctionnent bien. Par exemple, on a ce que représente l’hôtel pour Dracula et Johnny en humain pour Mavis. C’est du symbolisme assez intéressant à suivre.
L’émotion n’est pas exceptionnelle mais il faut admettre qu’elle ne laisse pas indifférent. Certaines scènes de ce long-métrage sont réellement touchantes et arrivent à renforcer les interactions entre Dracula et Johnny.
Les costumes des personnages sont toujours aussi classes tout en les définissant assez bien dans l’ensemble. C’est un détail parce qu’on y fait pas vraiment attention mais ça reste de bonne qualité.
Les décors sont toujours d’assez bonne qualité. Que ce soient ceux de l’hôtel ou ceux en dehors de l’hôtel, nous sommes face à des décors assez bien travaillés, surtout le temple.
Il y a deux incohérences par rapport au précédents opus. Déjà, d’où Mavis n’est pas affectée quand on père arrête tout le monde autour de lui ? On a vu qu’elle avait été touchée à la fin du premier opus lors de la chanson de fin, donc pourquoi ça ne marcherait plus maintenant ? Ou alors elle n’aurait pas due être touchée à la fin du premier opus. Et sinon, pourquoi Dennis est affecté par le sortilège d’hypnose de Dracula alors qu’il est un vampire ? Certes, il est à moitié humain mais ça reste un vampire quand même. Enfin bref, ce sont deux petites incohérences qui se remarquent quand on fait attention, même si ce n’est pas grave. Et aussi, si Mävis a une ouïe aussi développée, pourquoi elle ne s’en est jamais servi avant, pour retrouver son fils perdu dans le 2 par exemple ou pour suivre son père et ses actions dans le 3 ? C’est bien d’ajouter des nouveaux éléments mais ça reste des incohérences. Si on nous avait dit qu’elle a ce pouvoir depuis peu, ça serait sûrement mieux passé.
Alors oui, c’est sympa de revoir toute la bande de Dracula, Frankenstein, Murray la momie, Wayne le loup-garou, Blobby le blob, Dennis le petit-fils… Cependant, le problème est que tous ces personnages n’apportent rien d’intéressant à l’histoire. En vrai, la majorité sont mis de coté ou ne se rendent pratiquement pas utiles, seuls les personnages principaux sont réellement utiles ici. Après, il est difficile de donner du développement à tous ces personnages, vu le nombre qu’ils sont, donc on peut pardonner.
Non pas que la chanson d’introduction est mauvaise mais ils auraient pu essayer de faire une chanson originale comme au début du premier opus (en terme d’instrumental car les paroles sont différentes). En soi, ce n’est pas grave mais on reconnaît la chanson en copyright quand on la connaît. Après, ça reste une chanson bien choisie, juste qu’ils auraient pu essayer de faire une chanson originale comme dans le premier opus.
Tiens ? Je ne savais pas qu’Ericka pouvait se téléporter pendant qu’elle était figée ? C’est un détail mais, elle est à la table de Dracula en étant assez éloignée de lui quand on les voit de dos avec tout le monde. Puis, quand Dracula remet tout le monde en marche, elle est passée juste à coté de lui alors qu’on ne l’a pas vu la déplacer. Il faut admettre que c’est un joli faux-raccord quand on fait attention (même si c’est un détail).
La fin est assez étrange, on aurait pu s’attendre à un peu mieux. Et puis, pourquoi cette fin est en mode dessin du générique ? C’est comme si ils avaient rompu un tradition là. Où alors, ils n’avaient plus le temps de faire l’animation 3D et se sont contentés de mettre cette fin en style 2D comme le générique. Après, ce n’est pas trop grave mais c’est surtout le format 2D qui est bizarre par rapport aux précédents opus.
En terme d’inattendu, ce n’est pas totalement efficace vu que les bande-annonces nous ont pratiquement tout montré. Le fait que Johnny puisse rester un monstre éternellement si il n’est pas retransformé à temps ? C’était évident. Le fait que tout le monde vienne rejoindre Dracula et Johnny pour les aider ? Évident aussi. Et c’est pareil dans les derniers actes, ils sont prévisibles de cette manière.
Le problème de cette relation entre Dracula et Johnny, ce n’est pas qu’elle est mauvaise mais qu’elle a régressé. En effet, Dracula a accepté Johnny dans la famille depuis la fin du premier opus vu qu’il accepte qu’il soit avec sa fille Mavis, mais il l’accepte encore plus dans le 2 en assistant à leur mariage ! Donc c’est difficile de comprendre pourquoi cette relation a autant baissé avec le temps.
Juste, ce plan où Dracula avance sur la scène en étant vu en contre-plongée, c’est un plan très moche. Question mise en scène, la contre-plongée doit allé avec le sentiment de puissance (ce qu’il ne doit pas ressentir à ce moment là vu qu’il est en panique) mais c’est un plan très moche.
Étrangement, l’animation semble avoir légèrement baisser par rapport au précédent opus. C’est étrange dit comme ça mais ce long-métrage donne réellement la sensation que l’animation a été un peu moins travaillée qu’avant (malgré qu’elle ne soit pas trop mal).
!!! PARTIE SPOIL !!!
La transformation de Johnny est assez intéressante, surtout vers la fin où il ressemble à une espèce proche de Godzilla dans la manière dont il se tient. Après, la métaphore du marshmallow pour lui faire retrouver de l’humanité et permettre aux autres de le retransformer était bien trouvée. Certes, ça fait un peu gamin mais c’est ce qu’est Johnny et la métaphore fonctionne assez bien.
Si Johnny risque de rester éternellement un monstre si il est trop tard, est-ce que ça veut dire que Dracula risque de rester un humain pour toujours si il ne se soigne pas à temps ? C’est un détail mais si ça marche dans un sens, ça doit aussi marcher dans l’autre. Et encore, on ne sait pas combien de temps ils ont avant de se transformer définitivement.
Au final, cette suite était assez agréable à regarder mais on comprend pourquoi elle est sortie sur Amazon Prime. En vérité, elle a un petit quelque chose en moins par rapport aux 3 précédents opus de Tartakovsky. On a une bonne mise en scène, une histoire simple mais qui se tient, une VF de bonne qualité, des évolutions intéressantes et des beaux messages à retenir. Après, il est vrai qu’il y a des incohérences assez grosses, que la majorité des personnages secondaires sont mis de coté, que la fin n’est pas convaincante et que l’inattendu n’existe pas. Malgré ses défauts, c’est une suite qui se regarde avec simplicité, même si on sait tous que Dracula a accepté Johnny dans la famille depuis la fin du premier opus. Personnellement, je ne m’attendais à rien et j’ai fini par passer un bon moment mais sans plus avec une sensation qu’il manque un petit quelque chose par rapport aux autres.