Le premier volet de la saga House avait posé les fondations de l’univers, sa suite directe construit l’édifice véritable, un édifice à mi-chemin entre l’aventure fantastique et l’épouvante parodique qui fait de la maison – celle qui donne son titre aux longs métrages – un moyeu autour duquel gravitent des réalités parallèles et pleines de surprises.
L’ancêtre revenu d’entre les morts présente d’emblée la maison comme « un temple » dédié à une religion bien particulière : le divertissement. Aussi The Second Story se saisit des crânes de cristal – et ce avant Steven Spielberg – pour en faire les moteurs d’une quête sans cesse reconduite et qui permettent aux personnages de vivre moult péripéties dans des décors incroyables : avec eux nous nous engouffrons dans un rêve éveillé, avec eux nous explorons une terre sans repères, une jungle de l’âge jurassique où les dinosaures vivent juchés sur la cime d’arbres gothiques. La fantaisie esthétique, servie par des décors minutieux et des effets spéciaux efficaces pour la plupart en stop motion, semble sans limites et réussit à donner l’illusion d’une rêverie en train de se former. Elle est rehaussée par un sens du comique réjouissant, aidé par un montage alerte qui sait couper ses scènes et articuler ses séquences : il suffit de voir l’ancêtre quitter son tombeau pour, après avoir tenté d’étouffer son arrière-arrière-petit-fils, s’embarquer dans une virée en voiture avec bières sous un ciel étoilé, pour saisir au mieux l’ambition de House II, à savoir filmer le départ, ce mouvement de sortie d’un espace – celui de la réalité – et d’entrée dans un autre – celui de la fiction, où tout est possible. La partition signée Harry Manfredini n’hésite pas à croiser les influences éparses, de l’horreur au western, pour prolonger sur le plan musical ce plaisir pris à explorer la fiction dans ce qu’elle peut avoir de plus indépendante et hétérogène.
« Il est temps de partir », indique le vieillard sur son lit. Clausule d’une œuvre fort sympathique et bien mise en scène, qui mériterait plus ample reconnaissance. Promesse d’une galaxie de suites, comme autant de fenêtres ouvertes sur des ailleurs.