Imaginez un film où une nana fait que des conneries, comme braquages et consommations de meth, puis qui se voit être contrainte de retourner dans la maison où elle a grandi, afin de retrouver le calme et la sérénité auprès de sa mère et son beau-père. On se croirait en plein film d’auteur, et pourtant non ! (ou alors juste un peu)
Les éléments surnaturels se distillent gentiment, tournant d’abord autour de la superstition et du côté assez simple de la mère, véritable cupcake fondant qui essaie tant bien que mal de réinstaurer la communication avec sa fille rebelle. Le beau père est aussi loquace qu’une tombe, ce qui n’aide pas forcément, et enfin la jeune femme commence à rejoindre la psychose de sa mère. Une psychose qui au fur et mesure se révèle être tout ce qu’il y a de plus réel, il y a un fantôme dans la maison et ces chamboulements ne sont pas de son goût. Mais comment tenter de prévenir l’extérieur ou tout simplement fuir lorsque l’on a un bracelet de cheville ? Coup de bol, le type de la sécurité a un penchant pour le paranormal et tous deux vont se mettre en chasse de l’esprit.
Non seulement le synopsis est alléchant, mais en plus le métrage est une pure réussite, mélangeant deux genres habituellement discordants, l’humour et l’épouvante. Beaucoup s’y essaient mais en général préfèrent l’horreur à l’épouvante, le climat angoissant étant un tour de force de mise en scène et de montage lorsqu’on doit pas la même occasion faire rire. Gerard Johnstone, réalisateur et scénariste, ne courbe pas un moment l’échine et y va à fond, donnant à chaque scène des leçons de cinéma, ce qui est assez inattendu lorsqu’on sait que le gars n’avait à son actif qu’une sitcom, The Jaquie Brown Diaries. Qui plus est l’auteur exploite à fond son idée géniale de prison à domicile, pas d’échappatoire possible, personne de l’extérieur pour gober l’histoire (hormis l’agent, mais qui reste longtemps distant à cause du lourd passif de l’héroïne), nous sommes les deux pieds dans une angoisse exploitant de façon inédite un concept hightech. Imaginez cela mélangé à un humour dans la veine british, dont la succulente scène du « pipi anxieux interminable » en est la meilleure illustration (sans oublier la fin, qui devient totalement folle, avec en plus un peu de gore pour les viandards !), et vous aurez déjà une bonne idée du génie auquel vous attendre. Autre merveille, le casting, avec Morgana O’Reilly, qui incarne la fille, envoutante avec son regard noir, et de l’autre côté Rima Te Wiata, la mère, qui restitue avec une incroyable justesse la candeur de son personnage. Au passage on appréciera même le clin d’oeil fait au film Crawlspace (ou Fou à tuer) avec Klaus Kinski.
Le seul reproche que l’on pourrait faire à Housebound est de devenir un poil complexe là où ça n’était pas forcément utile, notamment la partie qui traite du meurtre, mais ça serait chipoter pour pas grand chose.
Housebound est ce que l’on fait de mieux en matière d’épouvante mixée à l’humour. Il n’est pourtant pas aisé de faire cohabiter les deux, mais le réalisateur Gerard Johnstone (un nom à retenir) y réussit comme peu avant lui, maintenant un humour presque constant et une angoisse qui en devient presque palpable. Un véritable plaisir de retrouver la Nouvelle Zélande en telle forme !
SlashersHouse
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste [DTV] Le meilleur de 2014

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le 29 déc. 2014

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SlashersHouse

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