En commençant à regarder How I Live Now, je n’ai même pas pris la peine de lire le synopsis ou de voir la moindre bande annonce, la seule présence de Saoirse Ronan m’incitant à voir le film, que je pensais être une banale romance, un film sympathique avant d’aller dormir, pour avoir une jolie histoire en tête. J’ai ris en comprenant assez vite que la partie romance est distillée dans une hypothétique Troisième Guerre Mondiale.

Daisy, de son vrai nom Elisabeth, est une jeune new-yorkaise de quinze ans, qui débarque chez ses cousins anglais pour les vacances d’été. Elle n’est pas prête de se douter que ces deux mois de vacances ne vont pas être de tout repos. Le contraste entre la manière de vivre de cette américaine et de ses bons pécores bristish est flagrant dès le début et si Daisy agace ou semble en décalage constant avec ses hôtes, les minutes passent et elle s’adapte peu à peu, se décoinçant et commençant à prendre goût à la vie à la campagne profonde, loin de l’agitation qui les rattrapera plus tard.

Dès le début, je n’ai pas su quoi penser. Est-ce un film sur l’apocalypse nucléaire comme l’on en voit de plus en plus ? Ou va-t-on simplement suivre des mioches dans la campagne anglaise loin de la guerre ? Que nenni, et une scène que j’ai beaucoup appréciée me le confirmera. Alors que cette joyeuse bande de gosse profite des joies de la nature, campant à l’ombre d’un arbre, les chiens dégagent et Eddie (un ado de 16 ans que j’ai cru muet et qui sait parler à l’oreille des vaches) ressent quelque chose et soudainement, le vent les balaye, puis la neige en plein été. Nul doute, les bombes sont tombées.

De là, le film accélère et malgré la veine résistance des gamins, ils se retrouvent séparés. Je n’irais pas plus loin dans l’histoire, mais malgré ses incohérences, je l’ai réellement apprécié. Pas une romance banale, ce goût doux-amer d’apocalypse ajoutant un quelque chose à une histoire déjà vu et revu. Le film n’a rien d’exceptionnel en soi, sous peu que l’on se laisse avoir par le charme de ces jeunes acteurs, notamment Saoirse Ronan, que j’affectionne beaucoup (mais vous le saviez déjà). La caméra tremble par moment, mais l’action reste lisible, la musique appuyant les moments avec émotion sans jamais tomber dans le pathos prononcé et niais. Et si la fin ne conviendra pas à tout le monde, elle m’a personnellement convenue, restant cohérente dans l’univers et l’histoire que propose le film.

Si le pari de faire un film regroupant à la fois une histoire d’amour entre ados (et accessoirement cousins…) et guerre pouvait sembler étrange sur le papier, pas que cela n’est déjà été fait mais rien qui ne me reste en mémoire, How I Live Now est un petit plaisir à prendre. Une histoire entre un jeune homme et une jeune femme, qui suit son parcours initiatique et qui apprend à faire des choix, qui apprend que la vie est injuste. On ne saura rien de pourquoi ou comment elle parvient à penser comme elle le fait (ou très légèrement), ni pourquoi le fait que son cousin puisse parler aux vaches (mais ça ne s’explique pas ça). Tout au long du film, j’ai ressenti un sentiment de malaise, de tristesse, et de là, c’était gagné pour moi. Je le reverrais, c’est certain, parce qu’il est léger sans être tout à fait niais, parce qu’il est cool à voir et parce que Saoirse Ronan, pardi.
Paradox
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le 22 mars 2014

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