Dans ce documentaire, Werner Herzog s'interesse à une pratique fort peu conventionnelle et pourtant toujours existante de nous jours : le championnat du monde des commissaires-priseurs de bétail.
Le principe est simple, des candidats se succèdent pour animer les enchères en y imposant leur style et leur rythme mais de préférence en allant super vite jusqu'au point où tout être humain normal ne peut y entendre qu'un charabia melodieux.
Ce documentaire est assez fascinant, tout d'abord parce qu'il superpose cette compétition à la communauté amish habitant aux alentours des lieux. Confronter les amish refusant les concepts de modernité et de compétition à une compétition des plus absurdes dont le monde moderne a le secret c'est très fort. On remarque d'ailleurs qu'il y a un certain nombre d'amish dans le public qui ne doivent pas capter grand chose au spectacle auquel ils assistent.
Le concours en lui-même offre une expérience surréaliste, l'ensemble est assez fascinant, mais je n'ai pas pu m'empecher de me poser cette question : Qu'est ce qui a mené ces gens sur cette scène ?
Le film en effet est principalement composé de captage de performance, les interwiews y sont rares mais qualitatives, ce qui est dommage car on aimerait en savoir plus sur ces gens, mais aussi plutôt cool car il nous permet une immersion complète dans l'évènement et nous donne l'impression d'y avoir assisté (ou d'avoir vécu une cousinade chez Scatman).
Assister à 30 minutes non-stop de cette discipline interroge aussi sur le langage, dans cette compétition il perd son sens premier, ne transmettant plus de sens il gagne un aspect artistique étrange et captivant assez indescriptible.
Une fois de plus Werner Herzog nous offre un documentaire dont on sort en ayant l'impression d'en connaitre un peu plus sur l'humanité tout en ayant la certitude de ne jamais pleinement la comprendre, merci à lui.