Depuis des années j'avais des vagues souvenirs du Hulk de Ang Lee
remontant à sa sortie DVD, des souvenirs de gamin d'un film bizarre
et médiocre. Par défaut mon préféré était celui de Letterrier. Du
coup, la surprise que j'ai eu quand j'ai revu ce film en entier hier
n'en fut que plus grande !
Mais comment un film comme ça a pu être produit par Hollywood ?
Il y a des idées à chaque plan, des bonnes idées comme d'autres
totalement ratés (l'effet de l'exposition aux rayons gammas par
exemple) mais on a l'impression que le film est un laboratoire
d'expérimentation filmique. Il se paye le luxe de durer presque 2h30,
avec une longue introduction qui nous perds un peu même pour le fan
de comics que je suis!
Et pourtant ça fonctionne ! Le film est vraiment sympathique à
suivre, il est totalement hors de son temps, surprenant et inventif,
pourtant son échec relatif ne m'étonne pas, un peu comme celui de
Superman Returns dans un autre registre. Je comprend maintenant
pourquoi j'avais des souvenirs bizarre quand j'étais gosse, toutes
les scènes du père Banner dans le passé sont d'un glauque, voir d'un
kitsch parfois qu'on se demande si ils ont fait le tri entre
les bonnes et les mauvaises idées.
Il en reste, un film qui donne du pep's, un score magnifique signé par le maitre Elfman et un Éric
Bana habité qui surjoue à beaucoup (les scènes où il est énervé
notamment) et qui est tout simplement la meilleure interprétation du
personnage (et c'est pas la version actuelle qui nous le fera contredire).
On a un Hulk ambiguë, vivant, la dualité entre deux
personnalités à été très bien exploité. Ce qui m'a surpris aussi
c'est le fait que le Hulk numérique n'a pas tant vieillit que ça,
sauf à certains moments notamment sa première transformation qui
accuse un peu le coup des années mais son design en lui-même a bien sur traversé les années à quelques détails près. Contrairement à celui de Letterrier pour l'avoir revu
récemment aussi, j'ai trouvé que ce dernier avait moins bien
vieillit. Notamment au niveau du design du monstre vert.
Aussi pour rester sur le registre du Hulk, j'ai été agréablement
surpris de le voir très longtemps à l'écran notamment toute
l'échappée dans les rocheuses dans le troisième tiers qui donne aussi
l'occasion à Ang Lee d'offrir des envolés lyriques à son personnage,
un véritable retour à l'état sauvage, à la nature pour Banner.
Finalement, avec le recul qu'on a aujourd'hui sur le genre,
L'incroyable Hulk était destiné à échoué: sortie entre les deux
mastodontes calibrés que sont Spider-Man et X-Men 2, des
expérimentations à tout va et surtout un film qui n'était pas celui
que le grand public attendait.