Dans la famille Cronenberg, on est engagé dis donc ! Leurs discussions de table doivent être super animées.
Bon, l'idée est intéressante, le film repose sur un concept fort et pertinent. Mais le développement dramaturgique est plutôt faible : les personnages se font la guerre sans trop de surprise tandis que l'univers ne paraît pas crédible (malgré les intentions de l'employé qui nous sont dévoilées au fur et à mesure de l'intrigue) ; la fin est encore plus grotesque puisque tout le monde s'en sort dans la famille. Ce qui est intéressant, c'est de suivre un groupe bourgeois, le groupe de gens qu'on accuse, non pas pour les disculper parce que franchement, ils sont tous à vomir, mais pour mettre le spectateur se mette à leur place. Et c'est bizarre. Forcément, ça marche, il suffit d'un conflit pour que le processus d'identification s'enclenche. Bon, l'auteure nous fait tout de même adopter le point de vue le moins pourri de la famille, puisqu'il s'agit d'un enfant adopté. Mais ça reste bizarre à suivre. Mais pas assez développé, car au-delà de ce ressenti malaisant, il n'y a pas tellement de discours autour de tout cela.
La mise en scène est correcte, sobre, sans trop de personnalité. Mais c'est bien huilé, avec un découpage lisible, un montage bien rythmé. Les acteurs offrent de bonnes performances, on retrouve quelques collaborateurs de Papa Cronenberg, je suppose que ce n'est pas un hasard. La BO passe. Les effets spéciaux sont corrects.
Bref, ça se regarde mais c'est un peu plat au final, ça ne va pas assez loin.