L'actualité géo-politique expliquée aux ados américains

Phénomène littéraire auprès des adolescents, "Huger games" fut très vite courtisé pour être adapté au cinéma. Plutôt que d'accepter une grosse major avec un gros budget, les ayants droits choisirent Lions Gates qui les avaient séduit avec un projet plus humain. La production proposa judicieusement comme réalisateur Gary Ross, un cinéaste qui tourne peu mais réputé pour s'impliquer dans ses projets.
Refusant de faire une mise en scène tape à l'oeil et sadique, Le cinéaste préféra une mise en scène la plus réaliste possible s'influençant de l'architecture des années 30 des dictatures allemandes, italiennes ou russes, ainsi que de l'antiquité greco-romaine et refusant de filmer des combats trop chorégraphiés comme on en voit trop dans les blockbusters actuels. Le district 12 s'influence de la grande dépression toujours des années 30 et les costumes du Capitole de la luxure de Versailles sous Louis XIV et XVI.
Avec ce rôle Jennifer Lawrence voit sa carrière définitivement propulsée dans le top des actrices les plus en vue. Et devient une icône pour toute une génération d'adolescents.
Au-delà d'une version adolescente à la "Battle royale", le film reflète surtout de façon allégorique la société moderne américaine. Le roman a été écrit après le mandat de George W. Bush. Les districts représentes les classes sociales; les tributs, les jeunes qu'on sacrifie pour la nation (cf. la guerre en Irak); le Capitole, le gouvernement politique corrompu et coupé du peuple. C'est un peu réducteur, mais beaucoup plus efficace qu'un cours de géo-politique auprès des jeunes américains.
Le succès fut énorme. Lions Gate fut la première production indépendante des 6 majors américaines à dépasser 100 millions de dollars de recette pour un film. La nouvelle franchise lança immédiatement une vague de nouveaux projets similaires ("Divergente", "Le labyrinthe", "The darkest minds"). Tous adressés à un public adolescent et se déroulant dans des mondes dystopiques.