Difficile de savoir si le génie de ce film réside dans le fait qu’il réussi à être pire que les précédents ou dans les deux heures de pellicule durant lesquelles il ne se passe absolument rien. Dans cette suite directe de « L’embrasement », Katniss Everdeen traine sa peine et ses questions métaphysiques sur la notion de bien et de mal dans les sous-sols crasseux du District 13 où sont rassemblés les rebelles depuis des années.
Penchons-nous deux secondes sur notre voluptueuse héroïne, toujours aussi mal interprétée par Jennifer Lawrence (à moins que la jeune fille du roman soit censée être un savant mélange de l’enthousiasme du bigorneau et de la grâce du balbuzard pêcheur, dans ce cas c’est parfait). La gueuse est loin d’être une mauvaise actrice, mais son jeu sur cette trilogie est simplement navrant. Dans ce nouvel opus, elle se bornera donc à chialer comme une apprentie comédienne et à faire semblant d’avoir de l’importance dans une guerre qui n’intéresse personne pour sauver son amour perdu, le premier rôle masculin le moins charismatique de la décennie à égalité avec Percy Jackson, monsieur Peeta (ça doit vouloir dire pitié dans une autre langue).
Heureusement, elle n’est pas seule dans ce désastre, et elle peut compter sur l’incompétence de ses nombreux amis pour la soutenir. Les génies militaires que sont Julianne Moore, P. S. Hoffman et le sosie de Robert Malm rivaliseront d’ingéniosité et de finesse pour la mettre en valeur. D’abord, en l’affublant du symbole le plus débile de l’histoire du cinéma, le geai moqueur (marche aussi en gemme au cœur, gémeaux cœur, gêne au cœur docteur, …). Ensuite, en l’envoyant visiter un hôpital sans se demander une seconde si les caméras de service du Capitole (les enfoirés du film) sont toujours en service dans les environs pour la traquer. Enfin, en l’accoutrant de manière grotesque pour la faire filmer par une demi-lesbienne et ses acolytes hipsters à des fins de propagande astucieuse. Car en effet, la population lobotomisée des différents districts va se borner à se révolter en répétant inlassablement les paroles de la belle Katniss. Dommage qu’elle n’ait pas eu l’idée de chanter des chansons grivoises, ça aurait eu de la gueule une horde de paysans démolissant un barrage sur l’air de « Tous à poil et on se caresse ».
Bon, le film n’est pas entièrement mauvais, on peut ressortir deux scènes fugaces mais plutôt drôles grâce à la prestation convaincante d’un chat blasé. Le problème c’est qu’on peut en voir des millions du même acabit sur Youtube gratuitement sans l’emballage pathétique et les huit euros du ticket.
Pour finir, si les producteurs en tout genre veulent absolument se faire de la tune sans rien branler, ils peuvent aussi nous faire un remake de Battle Royal au lieu de couper en deux parties de plusieurs heures un film qui ne mériterait pas soixante minutes.