Ce troisième épisode est un peu en deçà des deux précédents, qui se présentaient comme étant des œuvres ambitieuses et intéressantes. Ici, ce film se pose clairement comme étant transitoire par rapport au prochain volet, qui je l’espère, réussira à conclure la saga dignement. Cette première partie aborde une nouvelle fois une vision politique sombre et dystopique, peut-être même plus sombre que le précédent épisode. Le première acte du film se concentre sur l’aspect apocalyptique et sur les grands espaces déserts des différents districts, menant les rebelles à sortir les griffes et créer plusieurs vidéos de propagandes, attaquants directement le capitole. Le personnage de Katniss est dans ce volet bien plus instable et fragile que dans les précédents. Son évolution est très bien exploitée et son rôle est plus approfondit et travaillé, révélant une parfaite maîtrise au niveau de l’écriture des personnages principaux, qui subissent, pour certains, des changements radicaux. Les personnages secondaires sont sympathiques mais ne possèdent pas assez de consistance, à l’image du personnage de Philip Seymour Hoffman ou Woody Harrelson qui sont sous exploités. Le rythme est moins soutenu (épisode de transition oblige), ce qui pourrait gêner plus d’un. Si vous étiez dans l’optique d’aller voir un gros blockbuster de pure action, vous seriez surpris de constater que la plupart du film ne s’attarde que sur des aspects de conciliabules, même parfois palabres. La mise en scène plutôt classique conserve tout de même une beauté visuelle froide, même abrupte à certains moments. Le contexte austère est criant de véracité, permettant de s’immiscer au cœur du conflit et de côtoyer les peines de ces hommes, femmes et enfants piégés par un système autocratique détestable et corrompu. Ce troisième "Hunger Games" m’a tout de même surpris à certains moments à tirer sur des ficelles scénaristiques et narratives assez maladroitement, se contentant de satisfaire son côté purement divertissant et trop hollywoodien. La révolte : partie 1 réussi donc de passer cette difficulté de transit sans trop de soucis. Il faudra attendre l’année prochaine pour obtenir le fin mot de l’histoire avec, je l’espère, un grand feu d’artifice final.