Renouveler le thème du loup-garou n'était pas chose aisée au début des années 80, John Landis et Joe Dante y sont parvenus ; et d'ailleurs moi j'ai toujours préféré les loups-garous aux vampires, je les trouve beaucoup plus fascinants par leur mélange terrifiant d'homme et de bête, leur puissance, leur aspect bestial et toute l'imagerie qui les accompagne.
Avec le Loup-garou de Londres, John Landis plaçait la créature dans un milieu urbain, dans Hurlements , Joe Dante replace le loup-garou dans son environnement campagnard plus propice (même si le début se passe en ville) ; ces 2 films sont sans aucun doute les 2 meilleurs films de lycanthropie modernes réalisés tous deux à la même époque, en 1981. Pourtant le début est un peu long à se lancer, il faut présenter les personnages, mais dès que l'héroïne et son mari arrivent à "la colonie", sorte d'institution médicalisée qui est en fait un repaire de loups-garous pouvant contrôler leur transformation, le film s'emballe.
Son principal défaut vient d'un scénario un peu bancal qui laisse apparaitre quelques moments de flottement et qui s'appuie trop sur ses Fx sidérants pour l'époque. Avec ces effets mécaniques et de maquillage en latex réalisés presque sans plans de coupe par le génial Rob Bottin (qui ensuite animera la créature de The Thing) et son conseiller spécialisé en masques poilus Rick Baker, le film évite tous les écueils du genre, notamment le côté parodique qui plombe certains films d'horreur (seule la réplique finale relève du gag). Surtout ce que Bottin a réussi, c'est de donner une apparence vraiment terrifiante de loup-garou à forme quasi humaine très réaliste.
C'est un film sérieux, avec une dose d'érotisme troublant, quelques moments de transformations impressionnantes, et surtout une ambiance très spéciale liée au contexte rural et un peu sauvage, bourrée d'effets très années 80 (nuit de brume, forêt spectrale, cris de bête lointains, une photo travaillée qui procure des images fascinantes...), sans oublier l'aspect référentiel aux vieux films (le personnage de Patrick McNee porte le nom de George Waggner, réalisateur d'un film de loup-garou des années 40). Le tout est étayé par un casting homogène : Dee Wallace, blonde spécialisée à cette époque dans ce type de films horrifiques (vue aussi dans Critters ou Cujo, et même dans E.T.), la sensuelle Elisabeth Brooks, l'ex-Steed Patrick McNee en docteur qui cache bien son jeu, et quelques vétérans seconds rôles de valeur comme John Carradine, Slim Pickens ou Kevin McCarthy... Je crois bien que ce film est devenu culte, il décevra peut-être les nouvelles générations plus habituées aux Fx numériques, mais il faut le replacer dans son contexte d'époque, si on y parvient, on peut ressentir quelques sensations.

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le 18 déc. 2016

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Ugly

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