Il est des figures fantastiques qui sont un peu maudites. Le clown tueur par exemple, régulièrement usé dans de mauvais films qui a finalement marqué avec la première adaptation de Ca, film médiocre qui présentait au moins un clown assez singulier pour marquer. Si Arty le clown semble être le principal héritier du filon (aperçu dans l'inégal All Hallows eve et le nerveux Terrifier), il est une figure fantastique encore plus usée : celle de l'épouvantail. Depuis le Magicien d'Oz, pas un film n'a réussi à faire d'un épouvantail un personnage réussi (sinon comme objet inquiétant, rappelez vous Sleepy Hollow). La saga des scarecrows, les messagers, the barn... Autant de séries Z qui capitalisent sur une figure emblématique sans jamais parvenir à créer une ambiance ou un concept fonctionnel. Mais voilà enfin Husk qui relève le défi.
Personnages standards, cadre champêtre, il ne faut pas en demander trop non plus. Si la médiocrité du départ augurait du pire, c'est le rythme qui relève vite le niveau. Alors que le groupe est scindé, les attaques pleuvent et s'abattent sur les candidats les moins prévisibles. Tout en développant un concept qui, s'il ne donne jamais la source du bazar, offre quelques moments de tension réelle, où la passivité de l’épouvantail se mue en attaque surprise dévastatrice à la première occasion.
Récit de survie classique, tentatives d'évasion, compréhension du phénomène... Si le film tombe parfois dans des travers faciles (visions d'un personnage qui permettent des flashs backs), le rythme est le principal atout. Et cela jusqu'à son final, hélas un petit peu prématuré (deux minutes de plus auraient été bienvenues pour relancer pleinement l'action. Ne boudons pas trop notre plaisir. Ce n'est pas génial, mais c'est ce qu'on a eu de mieux en 3 décennies.